Simple. Elégant. Efficace. Un grand classique.

Un film peut être sans surprise et cependant être un grand film, pour peu que son rythme ait du souffle, que les personnages soient bien plantés, que la réalisation soit efficace. C'est un peu comme les John Ford : on se doute souvent de ce qui va arriver, mais ça marche tellement bien, pourquoi se priver ?

Nouveauté de ce Zatoichi : il y a quelques chansons. De belles chansons lyriques sur la solitude, l'impermanence, accompagnée de quelques accords rêveurs de guitare.

Pour ce qui est du scénario, il y a un enfant, que Zatoichi recueille après s'être engagé auprès de la mère agonisante de le ramener à son père. Ledit père est un peintre qu'un méchant "Oyabun" a forcé à faire des images licencieuses et maintient prisonnier. Et puis il y a ce mystérieux samouraï qui traîne en ville, Tajuro Akazuka...

Le film repose encore une fois sur la relation comique entre Zatoichi et un enfant, ici un petit chieur qui lui fait des farces (le caillou offert comme un bonbon). Zatoichi continue à se faire passer pour faible, à se faire humilier. Katsu n'a jamais été aussi photogénique que dans cet épisode, il maîtrise complètement son personnage. On retrouve le rythme lent du premier épisode, le temps passé par le masseur à parler de choses et d'autres avec ceux qu'il croise. Comme la fois où il retourne la vanne qu'un charpentier querelleur fait contre lui. Ou le moment où le petit garçon dessine sa mère dans le sable, et ou l'aveugle touche les contours.

La relation avec Tajuro Akazuka, le samouraï joué par Jushiro Konoe, est particulièrement réussie. Ce personnage mystérieux, ténébreux et cordial ajoute énormément à l'atmosphère du film. J'aime aussi beaucoup Kurusu (Kojiro Kusanada), un homme de main mutique que son patron vient chercher à la taverne et qui a l'air vraiment mauvais. Tous ces adversaires ont l'air heureux de se mesurer à Zatoichi, et on les comprend. Les scènes de sabre sont bonnes, même si on a fait beaucoup plus léché et abouti depuis. Le duel final est une réussite. Une anecdote dit qu'il aurait été improvisé, mais je n'en crois rien. ^^ Le final est à la hauteur de la confrontation.

Un épisode qui fait particulièrement honneur à la série, et qui peut faire office d'introduction.