Un chemin dont on devine l'issue inéluctable

Pour le quatrième opus signé par Kenji Misumi, on a droite à un épisode assez particulier mais qui reste l'un de mes préférés. Beaucoup de thèmes intéressants sous une histoire a priori très classique avec des ressorts narratifs déjà maintes fois abordés dans la série : le conflit entre deux gangs yakuzas sur fond de remplacement générationnel, la troupe d’artistes ambulants, Ichi recueillant un enfant, etc. Mais les personnalités de chacun sont suffisamment complexes pour relever l'intérêt du film et parmi les thèmes sous-jacents on assiste à la critique en règle d'une autorité shogunale qui apparaît corrompue.

Le duel final avec le samouraï en mission pour le bakuhan, dans un décor enneigé, est de toute beauté. L'officier du shogun sauve son honneur en ne tuant pas un Zatoichi désarmé qui vient de lui infliger une blessure que l’on devine mortelle. Le samouraï en question n’est autre que Jūshirō Konoe (1914-1977), un ancien second rôle déjà actif avant-guerre, reconnu pour son talent épée en main qui l'emmènera sur la fin de sa carrière vers une certaine célébrité dans ce même type de rôles à la télé.

Quelques points négatifs à relever cependant, le gamin espiègle devient vite agaçant et comme dit plus haut, assez peu de nouveauté par rapport à des thèmes déjà vus dans la série.

[7,5/10]