La recette habituelle

Zatoichi trouve une femme en train d'accoucher dans un champ. Elle meurt après lui avoir confié le bébé et lui avoir dit de l'amener à Shiobara. Là-bas, le mari n'est pas là. Sa soeur est sur le point d'être réduite en esclavage pour dettes dans un bordel. Le père est un flic retraité. Le fils aîné de la défunte poursuit Zatoichi de ses pierres, car il croit, tout comme le mari, que l'aveugle a tué la mère. Et sinon, un gros salaud décide au même moment de se faire parrain de yakuzas, et engage un sabreur à égalité avec Zatoichi.

Les ingrédients habituels, avec quelques spécificités. La musique simple et nostalgique, qui évoque du Morricone pas trop grandiloquent, couplé avec des refrains comme on en trouve dans le théâtre No, un mélange étonnant. La série se détourne de la volonté de reconstitution solide et fait plutôt dans la stylisation. Les décors font décor. On note quelques traînées de sang esthétique, mais sans les démembrements de Baby Cart. Le duel final, en revanche, est expédié en une dizaine de secondes : étonnant.

Ce sont toujours les petites scènes truculentes qui font le sel de la série. On appréciera ici la galerie d'artistes venus pour une fête, ce qui nous ménage un chouette numéro de singes interprétants une pièce, un imitateur aux grosses bacchantes, un couple de danseurs écervelés. Zatoichi souffre aussi de plus en plus : ligoté, humilié au point de boire de l'eau à même un sol malpropre, entouré de flammes... Les sbires tombent comme des mouches, il y a un joli décor de pavillon en feu dans la scène finale. Et puis de chouettes idées, comme cette scène de combat où Zatoichi renonce à se défendre parce que le fils aîné lui lance des pierres en le traitant d'assassin : il veut s'infliger cette punition. Ou encore cette séquence où il va se rendre au père policier pour obtenir 20 pièces d'or qui règleront la dette de la fille.

Cet épisode de Zatoichi fait bien le boulot, certes sans renouveler la série, mais en y restant fidèle.