Le torchon brûle entre Elena et Alejandro,mariés depuis dix ans et heureux parents d'un gnome contrefait.Madame en a marre que monsieur ne soit jamais à l'hacienda,trop occupé à se déguiser en justicier masqué pour sauver la veuve et l'orphelin californiens.Ils s'engueulent,ils se séparent mais ils s'aiment toujours.Et puis la politique s'en mêle car la Californie décide de quitter le giron mexicain pour devenir un nouvel état des USA,ce qui déplait à une sinistre société secrète espagnole qui pressent que ce pays va devenir une énorme puissance et reléguer dans les chiottes de l'Histoire les vieilles nations européennes.Il s'agit de favoriser une guerre de sécession entre nordistes et sudistes américains,ce à quoi s'emploie un comte français préparant un attentat à la nitroglycérine.Mais Zorro,monté sur son fier destrier Tournedos, veille au grain ainsi qu'Elena qui,manipulée par les détectives de l'agence Pinkerton,se jette dans les bras du frenchie qui se trouve être un de ses anciens copains de fac.Sept ans après l'excellent "Le masque de Zorro",la même équipe concocte cette suite qui n'est pas vraiment à la hauteur de l'original.C'est encore Steven Spielberg qui produit avec sa firme Amblin,c'est toujours Martin Campbell qui réalise,et on retrouve également Phil Meheux à la photo et James Horner à la musique.Côté acteurs,il n'y a qu'Antonio Banderas et Catherine Zeta-Jones qui rempilent vu que leurs personnages sont les seuls à avoir survécu à l'hécatombe du premier film.On a aussi Tony Amendola qui est à nouveau présent,mais bizarrement dans un autre rôle.Sept ans,c'est beaucoup et les Zorro sont fatigués,d'autant que,chose importante,les scénaristes ont changé,Alex Kurtzman et Roberto Orci remplaçant les très inspirés Ted Elliott et Terry Rosso avec nettement moins de panache.Du coup ça ne fonctionne pas trop,ces aventures politico-équestres étant narrées avec un humour burlesque à deux pesetas des plus pesant et noyées sous l'habillage sonore abrutissant d'un Horner cette fois pas au top.L'infect rejeton des de la Vega,un sale petit connard à tronche de mongolien totalement insupportable,vient en permanence parasiter le film à coups d'exploits invraisemblables qui le voient foutre la pâtée à tout un tas de bandits costauds.Quant aux méchants,ils se laissent si facilement berner et tabasser,et prennent des décisions si stupides qu'ils en deviennent ridicules et ne sont aucunement dangereux,ce qui annule tout enjeu dramatique.Les situations,les dialogues et les rebondissements sont absolument prévisibles et n'offrent qu'un intérêt très limité et le script copie dans les grandes lignes celui du "Masque de Zorro",comme quoi on peut aboutir en partant sur des bases similaires à un résultat fort différent.Heureusement,les décors sont magnifiques et originaux,tandis que Campbell tient solidement la barre lors des scènes d'action qui se révèlent souvent excitantes,notamment le final avec les scènes du train.Banderas est très bien et assure physiquement,dommage que sa médiocre partition l'oblige souvent à sous-jouer ou à faire le clown.Catherine Zeta-Jones a conservé sa fracassante beauté et se bat comme une lionne,bénéficiant d'un personnage mieux servi que son partenaire.Les affreux de service passent pour des pitres,ce qui est regrettable car Rufus Sewell et Nick Chinlund sont très bons dans ce registre.Le gamin s'appelle Adrian Alonso et par bonheur il n'a pas fait carrière.