Un homme interné en hôpital psychiatrique nous transporte à travers les siècles, les croyances et les vies de personnages atypiques dans cette légende dorée. On voyage ainsi dans le temps et l’espace de mythes particuliers et de bêtes de foire. Au fil de son monologue, l’homme devient de plus en plus sombre et on voit poindre en lui une inquiétante folie mais pas seulement. Un certaine détresse apparaît également et c’est à ce moment là que l’on est happé dans cette histoire. L’homme est filmé en plan fixe et il a la capacité de nous transmettre de nombreuses émotions, de nous toucher profondément par le ton qu’il utilise et son regard qui semble nous transpercer. L’incertitude initiale quant à la véracité de son histoire se transforme très rapidement en une certitude de sa folie, et c’est cette folie qui rend cet homme si attachant. Petit à petit, il s’improvise historien tout en faisant du spectateur son confident. Il semble, en ouvrant le livre de ce qu’il pense être sa vie, nous laisser nous infiltrer dans celle-ci et nous donner dans une certaine mesure un accès à son esprit. On se surprend alors à tenter de comprendre sa folie et l’expliquer mais plus encore, on cherche un moyen d’y remédier, de soulager cet homme controversé. La force de ce documentaire vient également du fait que l’homme ne juge pas les personnages qu’il nous décrit, il nous les expose avec une naïveté enfantine qui nous touche profondément car elle contraste avec le physique de l’homme, avant de nous parler de ses peurs les plus profondes. Peur de l’abandon, peur de la solitude mais peur des hommes aussi… On se retrouve pris entre des légendes cousues entre elles à la hâte et la réelle intériorité d’un personnage, intériorité inquiétante cependant. Un court métrage intéressant et touchant donc, qui nous questionne et nous bouleverse.