Juger d'une œuvre tronquée, victime d'une censure, n'est pas aisée. Certaines imperfections sont-elles le fait des censeurs ou du montage, de la réalisation ? Comme certaines successions de scènes un peu brutales et mal amenées. L'usage, par moment, de cartons au sein du film est-il d'ailleurs lié à cette censure ?
Sur le plan scénaristique, outre l'opposition dans les arts martiaux mais aussi dans la relation élève/maître dans ces disciplines, la romance manque de puissance émotionnelle.
On perçoit sous l’œuvre l'influence ou plutôt la contrainte politique, l'opposant décrit comme plus ou moins malsain, avant que les valeurs des arts martiaux ne le ramènent du "côté obscur", étant une caricature de l'occidental, point mis en avant par son aspect vestimentaire. Il y a là quelque chose de comique.
Pour ce qui est des combats, je n'y connais pas grand chose en judo, mais pour certains ils m'ont paru un peu irréalistes. Seuls le premier, dans la rue, qui me paraît montrer, du haut de ma méconnaissance, une opposition de style qui est au cœur du sujet du film, combat agréable à suivre et maitrisé dans sa forme cinématographique, et le dernier ressortent, les autres étant un peu plus anecdotiques dans leur aspect cinématographique... et réaliste.
On perçoit de même une certaine influence d'Ozu dans certains plans, coupant le récit, même si cela reste plus discret.
On note donc des maladresses mais la photographie est déjà belle, la mise en scène est assurée et on dénote une maitrise dans le développement de l'histoire, même si certains aspects manquent de force, avec un personnage principal qui paraît un peu bas du front.