Ce film retrace des faits authentiques, à mi-chemin entre le film de guerre, le film historique et le documentaire réaliste. Sans s'attarder sur des considérations politiques, le réalisateur montre la nécessité humaine d'une intervention au Zaïre lors du soulèvement des Katangais, on lui a d'ailleurs reproché de ne pas avoir tenu compte des problèmes des Etats africains pour privilégier à travers cette opération de délivrance, le rôle de Giscard d'Estaing, alors président de la République à l'époque, je revois encore les gros titres dans la presse de 1978. Il s'agit d'un mauvais procès d'intention, Raoul Coutard a reconstitué le climat social et psychologique de la communauté menacée à travers de nombreux personnages, un peu comme l'avait montré Jack Cardiff en 1967 dans le Dernier train du Katanga.
De fait, le film ressemble à une production américaine par son sujet puisqu'il montre une opération française de commando de sauvetage, comme l'ont montré 2 films de la même époque, Raid sur Entebbé et Victoire à Entebbé, mais c'est aussi un film qui exalte le rôle des parachutistes de la Légion à la manière américaine, sauf que la mise en scène vise surtout l'efficacité émotionnelle grâce à une sorte de réalisme documentaire. C'est assez surprenant de la part de Raoul Coutard, plus connu comme directeur photo de Truffaut, de Godard ou de Pierre Schoendorffer, qui fut aussi un baroudeur d'Indochine et resté proche des vertus militaires. Le film ressemble d'ailleurs aux films de Schoendorffer par son style, et il utilise pas mal d'acteurs fétiches du réalisateur comme Jacques Perrin, Bruno Cremer, Pierre Vaneck auxquels s'ajoutent Laurent Mallet, Giuliano Gemma ou Mimsy Farmer... Film très méconnu, car peu usuel pour un film français, il constitue une sorte de curiosité.