L'écriture inachevée
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Intercalé entre « Quand passent les cigognes » et « Soy Cuba », « La lettre inachevée », bien que moins connu, n’a pas à rougir en comparaison des 2 gros morceaux cinématographiques sus-cités.
Si l’intrigue et la narration sont plus simples et épurés (une 1ère partie concernant une exploration pour la recherche de diamants et une 2nde consacrée à la survie des 4 protagonistes dans un environnement plein de danger), la forme est une nouvelle fois stupéfiante grâce notamment à l’habituel chef opérateur de Kalatozov : Sergueï Ouroussevski.
On retrouve cette caméra aérienne et virevoltante que rien ne semble arrêter (superbes plans-séquences au milieu de branchages/arbres) sachant aussi bien nous placer proche de ses personnages avec de sublimes gros plans sur les visages (la séquence où Tatiana et Konstantin sont allongés côte à côte) que nous faire ressentir l’immensité des paysages
(les derniers plans avec Konstantin sur son radeau enneigé/glacé sont stupéfiants)
et les dangers de la nature (feux, pluie, neige).
Rarement cette dernière aura été mise en scène avec une telle maestria (on peut penser à Malick ou Herzog pour les héritiers) nous faisant osciller entre une sensation de rêve et de cauchemar ; presque à la lisière du fantastique (impression d’autant plus marquée au fur et à mesure que le film avance avec ces grandes étendues enneigées où les silhouettes semblent se perdre).
Malgré son rythme plutôt lent, il s’agit d’une sorte de survival (un des 1ers du cinéma?) particulièrement efficace où le seul antagoniste se révèle finalement être cette nature; peu de conflits existent entre les personnages à l’exception de l’attirance de Sergueï pour Tatiana, la compagne de Andreï.
Voici donc encore un coup de maitre, entre démonstration de force et poésie, pour le plus formaliste des cinéastes Russes (même si des Eisenstein ou autre Tarkovski sont évidemment bien placés à ce niveau-là) .
Créée
le 13 déc. 2024
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