Ca faisait longtemps qu'un petit film des années 20 ne s'était plus glissé sur mon blog. Encore une fois, il s'agit d'un film d'Eisenstein dont je vais parler (rassurez-vous, il ne me manque plus que Que Viva Mexico! à voir et vous en aurez fini avec ce cinéaste). Comme de coutume, l'oeuvre possède un côté propagandiste (mais doit-on s'attendre à autre chose avec ce cinéaste?). Mais le principal défaut résulte probablement dans la longueur du film et surtout de certaines séquences qui nous font constater que l'oeuvre est trop longue d'une bonne demi-heure sur les deux heures de l'oeuvre. Et pour un muet, il est quand même important d'avoir des choses à dire à l'image et à ne pas se montrer trop répétitif, sinon, le mal se constate nettement plus vite.
En contrepartie, on peut compter sur des acteurs transcendants. Il est important de souligner l'incroyable jeu de Marfa Lapkina, portant en grande partie le film sur ses épaules. Ensuite, en dépit d'une mise en scène s'attardant parfois trop à répéter les choses donc, il faut quand même compter sur l'indéniable savoir-faire de Sergei Eisenstein en la matière. Certaines séquences sont simplement sublimes, remarquables de précision et un montage d'une extrême qualité, amenant énormément de rythme et tirant sans aucun doute l'oeuvre vers le haut. Et puis, il y a cette habitude chez Eisenstein de filmer de manière incroyables les visages et les émotions de ses acteurs. Parfois, ça m'a rappelé ce que faisait Bergman dans La flûte enchantée, lorsqu'il filme tous les visages des spectateurs assistant à l'opéra au début du film.
Au point de vue du fond, on est très clairement dans l'oeuvre la plus poétique du cinéaste. Il y a une manière de filmer la nature qu'on ne retrouve pas dans ses autres films. L'oeuvre est également remplie de symboles en tout genre. Par exemple, Eisenstein filme la terre qui s'éclaircit et le soleil qui réapparait lorsque l'annonce de la création d'une coopérative est faite. L'avenir semble meilleur pour les paysans. Ou encore le côté très sexuel, évoquant presque une jouissance masculine à travers la machine à lait et les bienfaits qu'elle procure...
En contrepartie, Einsenstein est assez doué que pour ne pas se laisser manipuler entièrement par le communisme. Assez subtilement, il se pose la question de savoir si le paysan en tant qu'individu ne se retrouve pas lésé par la collectivité. De plus, une peinture de Staline le place assez clairement à un moment donné du côté des persécuteurs.
En dépit donc de ces trente minutes de trop, La ligne générale possède suffisamment de qualité que pour convaincre le spectateur. Séquences et montage incroyable pour l'époque (quel technicien ce Eisenstein tout de même!), acteurs très bons, scénario présent en dépit de son caractère répétitif et une musique s'intégrant très bien aux images, même si elle doit dater de bien après le film car quelques passages semblent venir d'instruments électroniques.
batman1985
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le 6 mai 2011

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