Un Eisenstein mineur mais un Eisenstein qui ne peut pas s'empêcher de montrer des fois son génie !!!
Ah les bienfaits de la collectivisation, de l’industrialisation, des kolkhozes... C'est pas l'Île aux enfants mais on n'en est pas loin. L'art de la propagande à la soviétique, mais l'art de la propagande aussi dotée d'une petite pointe critique envers la bureaucratie, cette bureaucratie qui était si chère au stalinisme, qui prouvait que Staline n'avait pas encore le pouvoir absolu à l'époque...
Comme pour le fond, Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein n'est pas toujours à son summum de subtilité sur le plan de la réalisation. On se demande par exemple l'intérêt de filmer le sciage d'une bûche sous 130 angles de caméra différents... Mais un réalisateur de génie ne pouvant jamais s'empêcher d'être un réalisateur de génie on a des scènes très fortes. La première utilisation de l’écrémeuse, le concours improvisé de fauchage entre un aîné et un jeune sont des véritables grands moments de maîtrise cinématographique et d'intensité.
Et puis sa manière de filmer les champs battus par les vents, seuls Alexandre Dovjenko dans "La Terre" et Terrence Malick dans "Les Moissons du ciel" ont réussi par la suite à l'égaler ou à le surpasser.
Un Eisenstein mineur mais un Eisenstein qui ne peut pas s'empêcher de montrer des fois son génie.