Ce film est, sans nul doute, le plus grand film sur la Seconde Guerre mondiale de l’histoire du cinéma. Il rempli tous les critères que l’on veut voir dans un film sur la déportation et sur la suprématie nazie. 


Commençons par le commencement : l’histoire. Il m’est difficile de juger de cette histoire car elle relate des faits réels en s’appuyant sur le chef d’œuvre littéraire de Thomas Keneally. Mais ayant lu le livre, je vais pouvoir donner mon avis sur son adaptation. Je trouve que le livre a une seule difficulté, c’est que l’on se perd facilement, et notamment lorsque l’on aborde les personnages. Il est difficile de retenir les noms et rôles de chaque personnage de l’histoire. Cette difficulté est complètement effacé par le film. On se concentre uniquement sur les éléments principaux, ce qui permet de ne pas se perdre et de suivre le file de l’histoire sans incompréhension. De plus, le film se divise parfaitement en trois parties bien distinctes, ce qui permet de suivre à merveille l’évolution des personnages ainsi que du contexte de l’époque. En premier lieu, on a affaire à un Oskar Schindler, partisan de la politique nazie, ne voyant la guerre que comme un moyen de faire du profit. Une deuxième partie nous montre son évolution vis-à-vis des travailleurs juifs. On commence à sentir un élan d’humanité s’élever en lui. Et pour finir, la dernière partie montre toute la générosité et le dévouement du personnage envers une population réduite à une vie d’animaux en cage, dans l’insécurité permanente, attendant une mort proche, qu’elle soit naturelle ou brutale.


Concernant les personnages, j’ai déjà commencé à aborder le sujet d’Oskar Schindler, mais il y a encore beaucoup à dire. Au début de l’histoire, on fait face à un industriel allemand qui profite de la situation pour s’enrichir. Mais plus le temps passe, plus l’on commence à s’attacher à son personnage. Il se démène corps et âmes afin de permettre au plus grand nombre de juifs d’être à l’abri. C’est un personnage touchant qui, de part son évolution, suscite beaucoup d’attendrissement. Pour Itzhak Stern, la compassion et l’attendrissement arrive dès ses premières paroles. Comptable juif d’Oskar, Itzhak Stern est la définition même du calme, de la bonté et de la générosité. Je pense que c’est de loin le personnage le plus attachant de ce film. Enfin, parlons de Amon Goeth. Ce SS-Hauptsturmführer est un des antagonistes les mieux réalisés de l’histoire du cinéma. Peu importe ces actes, il suscite un dégoût et une haine. Il est, je pense, la définition même de la brutalité nazie dont devait faire face les juifs à cette époque. Ces personnages, bien qu’ils aient tous existé, sont merveilleusement amené et mis en scène par le génie qu’est Steven Spielberg. 


Pour ce qui est de l’image, que dire ? Une utilisation du noir et blanc, afin de retranscrire au maximum les horreurs de l’holocauste, que seuls les documentaires de cette époque montrait, est sûrement la meilleure idée que Steven Spielberg ait pu avoir lors de la réalisation de ce chef d’œuvre. Lorsque l’on regarde ce film, on a l’impression d’y être, de se balader dans les rues de Cracovie, au temps de la ghettoïsation et de l’occupation allemande, foulant les sols jonchés de pierres tombales juives, de neiges rougies par le sang des exécutés et de soldats armés jusqu’aux dents prêt à tuer à la moindre contrariété. L’utilisation du noir et blanc permet également de mettre en lumière la petite fille au manteau rouge, Roma Ligocka dans la vie réelle, qui sera mise en lumière par cette unique apparition de couleur. C’est elle qui fait prendre un tournant dans l’histoire car c’est la personne qui déclenchera la crise de conscience d’Oskar Schindler. Cette utilisation est également un magnifique hommage de la part de Steven Spielberg envers cette enfant qui survivra à l’holocauste après 2 ans de vie dans le ghetto de Cracovie.  


Pour ce qui en est de la musique du film, je pense qu’il me sera difficile d’en expliquer l’impact. Rares sont les musiques qui procure autant d’émotion que le thème principal de La Liste de Schindler. John Williams qui fait, sans conteste, partie des plus grands compositeurs de l’histoire du cinéma à signé là un chef d’œuvre, et de loin sa plus belle performance. Il vous suffit de voir à quel point cette musique a d’impact sur vous lorsque vous l’écouter, pour vous rendre compte qu’elle ne laissera personne indiffèrent. Elle est douce, tout en étant puissante, simple, tout en étant technique. C’est une des plus belle musique que je n’ai jamais entendu, et même avant de voir le film, elle me procurai énormément d’émotions. J’ai grandi et découvert l’impact de la musique dans le cinéma grâce à cette dernière. Merci John Williams, et merci Itzhak Perlman pour sa maitrise du violon et ses émotions qu’il procure avec. 


Restons dans la technique et parlons de l’interprétation que les acteurs font de leurs personnages. Mes propos vont être simple : chaque acteur de ce film a signé la meilleure performance de sa carrière. Que ce soit Liam Neeson, Ben Kingsley ou encore Ralph Fiennes, ils ont tous interprété leurs rôles à la perfection. Ils ont réussi à transmettre toutes les émotions possibles : la colère, la haine, la tristesse, la compassion, le dégoût, la crainte, la déception, l’admiration et j’en passe. Le film n’aurait pas été le même sans une telle interprétation. 

La fin de ce film est l’une de celle qui m’a le plus brisé le coeur dans le panel de film que j’ai pu voir et apprécier. Voir le désarroi d’Oskar Schindler, en pleurs dans les bras d’Itzhak Stern, lorsqu’il se rend compte qu’il aurait pu sauver plus de personnes en liquidant tous ces biens, est une scène qui restera à jamais inscrite dans ma mémoire. C’est une fin plus que touchante, elle permet de se rendre compte qu’à cette époque, une vie ne pouvait correspondre qu’à un pin’s. En plus de cela, il y a les mots d’Itzhak Stern, "quiconque sauve une vie, sauve le monde entier", tirés de la Torah, qui forment, peut-être, la plus belle réplique du film, et du cinéma dans sa globalité. Et pour finir, au-delà de cette fin de film extraordinaire, il y a les images de tous les survivants, sauvés par Schindler, qui viennent lui rendre hommage en laissant tous une pierre sur sa tombe, qui montre la reconnaissance qu’ont ces gens d’avoir pu vivre grâce à l’action d’un seul homme. 


Ce film aura eu un impact considérable sur ma vision du cinéma, et plus globalement sur ma vie personnelle. Moi qui ait toujours été passionné par cette période de la Seconde Guerre mondiale, et sur toutes les horreurs qui ont pu être faite de la main de l’homme, ce film m’a aidé à en apprendre plus, à comprendre plus, tout simplement à prendre conscience de ce qu’ont pu vivre nos aïeuls. Cette monstruosité qu’a vécu une partie du monde, de part leurs croyances, est encore aujourd’hui trop cachée. Les gens savent, ils comprennent, mais ne prennent pas assez conscience de ce qu’il s’est passé. Notre monde a survécu à une abomination, et je prie chaque jour pour que la paix batte dans le cœur de tous les Hommes. Tâchons de vivre ensemble dans la paix et dans l’amour.

Créée

le 4 oct. 2023

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Gabriel Plunian

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