Voici un exemple parfait de film républicain, bon à montrer dans les lycées, entre la première et la terminale. Tout y est dit comme il faut, très poliment, sans chichi ni barbelure qui dépasse. Les acteurs sont très bien (bon sang ! je n'avais même pas reconnu Aurélia Petit... Chapeau !) et le message passe sans la moindre anicroche. Qui, aujourd'hui, oserait s'élever contre l'IVG? Personne, à part des cons, et c'est bien normal.
Malheureusement, ce film ne prend aucun risque, ce qui rend sa portée globalement inefficace. On évite même de dire que Chirac a toujours été, est toujours et restera éternellement un salopard sans foi ni loi, et on le présente sous un jour presque humain. Le seul qui se fasse souffleter dans l'histoire, c'est Debré (le père, pas le fils), mais bon, il était "irrécupérable". Evidemment, les autres aussi l'étaient, mais un seul bouc émissaire, c'est bien assez. Les scénaristes auraient pu en profiter pour tirer sur Pasqua, mais vu qu'il est toujours vivant... autant éviter d'attirer l'attention. D'ailleurs, parmi les scénaristes, il y a Mazarine Pingeot; il était donc fatal que les cibles visées n'auraient pas grand chose à craindre. Entre "amis de trente ans", les égratignures sont de bonnes guerre, du moment qu'elles ne sont pas empoisonnées.
Moi, bien sûr, je suis pour l'IVG (je le précise pour les cons éventuels) ; mais je suis contre Sarkozy. Je le précise parce que c'est un grand ami de Simone Veil - comme quoi, on peut très bien être une héroïne de la démocratie et manquer gravement de jugeotte.
Un dernier détail marrant: je ne sais trop que penser du fait que Bernard Menez joue un (ancien) pilier de l'establishment politique. Après Michel Blanc en chef de cabinet ministériel (dans L'exercice de l'état), pourquoi pas ? Ce doit être la revanche posthume de Coluche. Quelque part.
A montrer à vos ados si vous voulez qu'ils continuent à croire (à votre place) aux "valeurs" de la République.