Une immersion fascinante et touchante, dans le quotidien de Jean-Pierre Mocky.

Passionnante et terriblement drôle, cette immersion au cœur du quotidien de Jean-Pierre Mocky. La loi de l'albatros (2016) est un documentaire qui nous entraîne de plein fouet dans la vie trépidante et mouvementée du cinéaste insoumis.


A 85ans (lors du tournage en 2014), le réalisateur n’avait visiblement aucune envie de prendre sa retraite. Avec près de 70 longs-métrages à son actif (et presque autant en tant qu’acteur, dont les ¾ dans ses propres films), le cinéaste le plus rebelle de l’hexagone nous ouvre les portes de son appartement parisien (qui lui sert aussi de bureau). Aussi bien connu pour ses films que pour sa gouaille légendaire, Mocky vouait une passion sans faille pour le cinéma, était un véritable autodidacte et aimait à rappeler que chaque centime investi dans ses films étaient rentabilisé.


Le système D était son leitmotiv puisqu’il n’avait quasiment plus d’aide pour faire ses films. Il avait tellement de mal à diffuser ses propres films au cinéma qu’il fit même l’acquisition d’une salle de cinéma au milieu des années 90 (Le Brady, dans le 10ème arrondissement de Paris), ce qui lui permettait de ne plus être à la merci des grands groupes cinématographiques et des réseaux de distribution. Par la suite, il le vendra pour racheter un autre cinéma, situé cette fois-ci, dans le 5ème arrondissement (Le Desperado).


Il rêvait d’indépendance et sa façon de travailler le montrait bien. Il produisait, scénarisait, réalisait et jouait dans ses propres films. Et la boucle était bouclé lorsqu’il pu enfin les projeter lui-même dans son propre cinéma.


Cinéaste rebelle, éternel râleur (il faut le voir insulter les membres de son équipe sur ses tournages ou comme dans le film, lorsqu’il s’en prend à des passants dans les rues de Paris). Il n’avait pas sa langue dans sa poche, c’est ce qui le caractérisait (mention spéciale à cette séquence ignoble lors d’une audition dans son appartement/bureau parisien, où face à une jeune actrice, il lui fait comprendre qu’elle a de trop petits seins et qu’elle devra en porter des faux). On rit de lui et on rit avec lui (notamment lorsqu’il pleure de rire à lors de la relecture de ses dialogues).


Une immersion fascinante et touchante, dans le quotidien d’un grand cinéaste, certes souvent décrié mais avant tout, passionné par le 7ème Art. Mocky avant 90ans lorsqu’il est décédé en août 2019.


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger


« Il a une bite d’éléphant. "Jambe d'enfant" on l’appelle. » (au sujet de Vincent Lindon)


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le 12 déc. 2020

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