La Loi de la jungle par Quintin Leneveu

Après "La Fille du 14 Juillet", premier long aussi surprenant que charmant et inventif, Antonin Peretjatko livre une seconde oeuvre tout aussi réussi et sans doute plus aboutie. Suivant Marc Chataigne, stagiaire dans un monde de stagiaire, alors qu'ils s'embarquent dans un voyage en Guyane, le film explore avec malice sa survie dans la jungle au côté de Tarzan, jeune aventurière au charme certain. Difficle de résumer un film comme celui-ci tant l'absurde de son histoire, de ses situations ou de ses personnages en fait une oeuvre à part, totalement fascinante et hilarante. Car c'est bien là la force de Peretjatko : un humour ravageur, absurde et décalé qui ne laisse clairement pa indifférent, au point que plusieurs durant le film on éclate de rire sans retenue et avec le plus grand plaisir. Mais le film ne se limite pas à cela. Car si "la fille du 14 juillet" joué sur le côté road movie avec son défilé de personnages et de décor, "la loi de la jungle" s'avère plus contemplatif. Ainsi, la jungle n'est pas sans évoquer certaines images du southern gothic ou d'autres références aussi rafinée. C'est peu dire en effet que le film est beau, terriblement beau. Et c'est tellement rare pour une comédie que l'on ne boudera pas son plaisir. A cela s'ajoute une mise en scène aussi débile qu'efficace, jouant sur des effets qui pourrait paraitre ridicule (repetition d'un même plan, multiples "fin",...) mais qui ici s'avère des trouvailles de génie, contribuant à faire du film une vraie curiosité cinématographique, un OFNI en somme.
Côté casting, l'innénarable Vincent Macaigne est toujours aussi bon, confirmant rôle après rôle qu'il est l'un de nos meilleurs acteurs actuel, comme pour la truculente Vimala Pons, aussi charmante qu'amusante, formant une sorte de couple parfait avec Macaigne. A leurs côté, Pascal Legitimus, Jean-Luc Bideau ou Mathieu Amalric livre des performances curieuses mais maitrisé, ajoutant un "je ne sais quoi" à ce film qui n'en manque pas.
Au final, "La Loi de la Jungle" prouve que Peretjatko est un cinéaste à suivre de près, de très près, et que l'on peut attendre ses films avec la plus grande impatience. La confirmation d'un immense talent et un film fabuleux.