Autopsie clinique répétitive d’un système déshumanisant. Docu fiction qui s’épuise à l’épreuve du réel. Lindon en héros laminé est parfait. Ce film nous fait lever la tête vers de réels problèmes qui touchent notre société en les décrivant sous un angle tout particulier. Une fragile humanité, une dignité. Un homme qui choisit l’éthique à la compromission de ses valeurs. Mais, le scénario de ce cinéma vérité qui ressemble parfois trop à un documentaire, qui se veut tendre vers l’acte politique, pèche par trop d’effets répétitifs ( ellipses temporelles, scènes qui s’accumulent sous une forme de vignettes cliniques décrivant les excès du monde de l’entreprise, la déshumanisation de certaines organisations du travail, la violence d’un système de management qui fabrique la défiance et l’isolement.) Mais, pourquoi, dans une mise en scène très convenue , sous prétexte de dénoncer tout accumuler ainsi ? ( Le fils handicapé, le pessimiste et la tristesse du quotidien, les scènes répétitives d’humiliations…) Reconnaissons à Brizé avec son montage alterné entre vie privée/vie professionnelle sa capacité à développer un processus narratif original. Lindon mérite vraiment sa palme d’interprétation.