Cannes, quatorzième film
OK, j'avoue, je ne me suis pas ennuyé, ou presque pas, le film est plutôt bien passé.
Les acteurs non professionnels et Vincent Lindon me faisaient peur, et finalement les premiers jouent bien et le second articule tout.
Mais non !
Non, je ne peux pas lui donner une meilleure note, pour plusieurs raisons :
- je ne suis tout d'abord pas vraiment fan des films politiques, surtout ceux qui nous montrent une certaine misère et cherchent à nous apitoyer sur "ces gens biens qui veulent juste vivre décemment", alors on leur rajoute un fils handicapé qu'on ne comprend qu'une fois sur deux, on leur donne de grands principes, par exemple que finalement, ils n'en ont pas vraiment besoin de cet argent, ...
- je n'aime vraiment pas cette réalisation qui veut faire plus proche, plus réel, et qui se décide alors à choisir les plans les plus moches possibles, les moins bien foutus, et à faire bouger, trop, la caméra, pour rendre le visionnage le plus indigeste possible : je pense ici particulièrement au plan dans le mobilhome où les personnages sont trop hauts dans ce plan qui bouge sur un plan horizontal pour arriver devant un bout de porte qui cache un peu l'un des protagoniste ; je pense encore à ce plan dans l'église là aussi cadre trop bas, très long, et qui bouge beaucoup ... Il faut dire que je n'apprécie jamais l'esthétique de l'à peu près.
- je ne vois pas en quoi la fonction de vigile est si peu recommandable pour cet "homme bien".
- certaines âneries sont dites de ci de là.
C'est donc au final une production que je pourrais trouver adaptée à la télévision, mais certainement pas au cinéma. Je ne crois pas que les personnes dans cette situation souhaitent aller au cinéma pour quelque chose qu'ils connaissent, et je ne vois pas en quoi les personnes plus aisées peuvent être intéressés par ça : soit elles s'en doutent, soit elles chercheraient peut-être quelque chose de plus réel. Le cinéma, c'est le lieu où l'on rêve, où l'on vit des choses dans un autre monde, pas celui où l'on se demande si ce que l'on regarde ne ressemblerait pas plus à un documentaire.