A mon sens, 'La Loi du Marché" part d'un bon sentiment : décrire d'une manière réaliste la vie, ni rose ni noire, d'un type au chômage qui se démène pour retrouver un travail (et qui réussi) et nous faire réfléchir sur ce qui doit dominer entre le besoin et la morale. J'ai apprécié le fait que ce film ne tente ni d'aggraver ni d'adoucir l'histoire d'une quelconque manière, ce qui je pense le rend plus crédible et immersif pour le public, mais le fait est que je me suis ennuyée les deux tiers du temps.
Si le jeu d'acteurs est très bon et correspond parfaitement à une histoire comme celle-ci, les choix de narration présentent quelques défauts qui à mon sens nuisent beaucoup à l'aspect général du film. Premièrement, les longueurs. Même s'il est de bon ton de laisser le spectateur comprendre ce qui se passe et ainsi insister sur certaines scènes pour porter à la réflexion, et dans le cas présent pour mettre en place un sentiment de routine, j'ai trouvé que ces creux scénaristiques n'apportaient rien de concret au reste du film. En plus de l'inutilité de ces passages, on découvre un sentiment de frustration par rapport à la narration toujours, puisque des débuts d'intrigues sont mis en place sans qu'on en ait le dénouement et c'est très agaçant. Entre les dialogues d'intro où l'on comprend que le passé de travailleur du personnage principal n'a pas été de tout repos mais où ce n'est pas vraiment clair sans que l'on explique concrètement ce qui c'était passé, les enjeux capitaux pour son fils qui n'ont pas non plus de finalité et
l'histoire de la vente du bien immobilier familial qui annonçait beaucoup d'ennuis et qui finalement se conclut rapidement et n'amène à aucune conséquence sur la vie des protagonistes...
Toutes ces petites choses m'ont donné le sentiment que l'on s'éparpillait sur des voies tout à fait crédibles mais dont les dénouements ont été éludés ou bâclés pour mieux amener la fin qui, même si elle était sensée nous laisser à la réflexion, m'a juste laissée dans le brouillard.
En conclusion, un film à voir tout de même pour un public qui saura peut-être mieux l'apprécier que moi, pour ses plans et le jeu des acteurs.