J’aime bien, de temps à autre refaire la culture cinématographique de ma femme avec Alien, Rocky, Ghost, les films de De Funès, ou encore Braveheart. De son côté, le sourire aux coins des lèvres elle a décidé de me faire découvrir American Samouraï, dont je n’avais jamais entendu parler. J’aurais du me méfier…
Andrew (David Bradley) est un bébé, unique survivant d’un crash d’avion au Japon. Il est recueilli par Tatsuya Sanga (John Fujioka) un maître samouraï. Andrew grandi en apprenant les arcanes et les coutumes samouraï jusqu’à devenir lui-même expert, au point de recevoir, lui le fils adoptif, la sabre traditionnel se transmettant de père en fils depuis les temps immémoriaux, au détriment de Kenjiro (Mark Dacascos) le fils biologique de Tatsuya.
Facile de deviner qu’une rivalité destructrice s’est installer entre les deux frères, et Kenjiro fini par embrasser la cause des Yakusa !
Quelques années plus tard Andrew est rentré au pays et vit à Los Angeles où il est journaliste. Une nuit son sabre est volé et il est laissé pour mort dans une première scène de combat d’anthologie, qui donne le ton pour le reste du film.
Des mois plus tard, il enquête sur un trafic de drogue et sur la mort de deux personnes tuées avec un sabre, la signature laissé sur les corps l’incitent à se rentre en Turquie, accompagnée d’une photographe, Janet (Valarie Trapp). Tous deux se détestent, ne sont jamais d’accord, ne se connaissent quasiment pas mais forment un couple… Très vite leur enquête va les mener jusqu’à Kenjiro et à une compétition de combats clandestins jusqu’à la mort d’une intensité incroyable !...
Que dire, l’histoire n’est pas fondamentalement mauvaise, même si elle rappelle de loin celle de Bloodsport et Frank Dux avec Jean-Claude Vandame. Mais tout le reste est terriblement mauvais ! Commençons par le casting, et David Bradley et sa tronche d’acteur porno, son charisme d’huitre et son talent au sabre comme le mien pour défiler en string sur les plus grands podiums mondiaux. Même Marc Dacascos surjoue avec ses mimiques faciales qui déclenchent des fou-rires à chaque fois. C’est pas possible de le voir aussi souvent la bouche grande ouvert, il attend quoi ??
Les scènes de combat sont tellement bidons, n’importe qui ferait mieux avec un téléphone portable. C’est mal chorégraphié, les armes tremblent parce qu’elles sont en aluminium, les blessures sont en pâte à modeler, ça crie dans tous les sens à tout va. Le summum étant le combat fraternel final où ils ne sont jamais ensemble à l’écran, ne faisant que des katas répétitifs. On a même quelques scènes en double voir triple…
Mais on a des scènes cultes, comme Andrew qui se retire, tout seul, une balle du ventre, sans un cri, dans un trou plus petit que son doigt ou que la balle elle-même, dans un formidable jus de groseille en faible teneur en sucre. Le combat contre le viking, kitsch à souhait ! Conan le Barbare en pleureuse. Une main qui tombe avant le coup d’épée… Et surtout, la palme allant à la scène de sexe où l’on passe d’un Andrew musclé et imberbe à un Andrew frêle et poilu, avec même une barbe. Et une Janet rousse avec une poitrine moyenne à une Janet à gros seins et blonde… Deux acteurs totalement différents pour jouer leur scène de sexe… Le réalisateur voulant jouer avec les ombres pour cacher la supercherie, alors que cela ne l’expose que davantage… Et puis les voir coucher ensemble alors qu’ils ne peuvent pas se blairer c’est juste… à l’image du film…
Bref, je ne le dis pas souvent, par respect pour le travail du réalisateur et des acteurs, mais comme ici il n’y a aucun travail, juste du foutage de tronche, je pense pouvoir dire que ce film « à chier » est sans doute l’expérience cinématographique la plus catastrophique et calamiteuse que j’ai pu voir dans ma vie… Même les fou-rires que déclenchent certaines scènes improbables n’empêchent pas le zéro pointé.