La Loi Yakuza par Alligator
Nov 2009:
Dans le genre polar violent, ce film-là pourrait être comparé à un porno. La violence est omniprésente, elle est l'essence même du film car au coeur des rapports humains au sein du système Yakuza. Aussi Teruo Ishii cinéaste de la violence, spécialiste des films de torture, trouve-t-il un terrain de jeu idéal pour filmer toutes sortes de pratiques tortionnaires que subissent les ennemis des Yakuzas ou les membres qui ont violé les règles du gang.
Le fim est divisé en trois parties, trois histoires, trois époques, l'une médiévale, une autre plus moderne (estimation personnelle, donc qu'il faut prendre avec des baguettes) et la dernière contemporaine (années 60-70). Chacun de ces scketchs a pour sujet une loi bafouée et ses conséquences : un déferlement de violences diverses et variées (énucléation, découpage de langue, scalp, noyade, brisure de mimine, traditionnel tronçonnage de doigts, brûlures, etc.) où l'honneur est l'enjeu central. Chaque histoire permet donc de présenter une galerie de personnages, certains truculents à souhait, d'autres plus proches du mythe, à la manière des westerns spaghettis et leus univers baroques, proches de l'antique tragédie.
En fait le film fait de nombreuses références au cinéma bis occidental : western, giallo, horreur gore et même au film noir. Cette association d'influences hétéroclites produit un film très spectaculaire, parfois drôle, souvent effrayant. L'exagération, l'accumulation d'excès visuels et violents est l'occasion d'un pur divertissement bis. Le déferlement continu de violence parvient à faire oublier les mauvais acteurs -il y en a quelques-uns- et met en valeur de réelles bonnes performances des autres.
Reste également un film nerveux, jamais ennuyeux et parfois très joliment filmé. La réalisation dynamique à souhait, relève avec classe le pari de ne pas s'appuyer sur un classicisme poltron. Au contraire, Ishii prend des risques dans ses outrances et réussit la gageure de créer un film bien fichu. Dans le genre "film de yakuza" violent, ce film peut prétendre aisément au podium, très représentatif, un "must".