C'est un film de type "Whodunit" (Who has done it ?) et le genre de film qu'il faut aller voir sans rien en savoir, sinon qu'il est réalisé par un des maîtres du giallo : Lucio Fulci.
Donc, sans vous révéler aucun détail précis de l'intrigue, je vous dirai quand même que celle-ci se déroule dans un village paysan du Sud de l'Italie (où les mentalités sont fortement influencées par la foi catholique et... les superstitions païennes) et qu'elle est plutôt bien imaginée, quoiqu'on puisse, à la réflexion, la juger psychologiquement assez invraisemblable.
La prétention affichée du film est de nous tenir en haleine jusqu'à la fin de la projection. Objectif atteint, mais la colère sourde du réalisateur pour le conformisme religieux de la société italienne de l'époque et l'hypocrisie de ses moeurs transparaît quand même assez clairement dans les différentes péripéties de cette histoire et les suspects successifs des meurtres.
C'est le premier film de Lucio Fulci que je vois et mon dieu, moi qui ne suis pas un fan des gialli, j'ai apprécié celui-ci.
Il y a de bons acteurs et actrices (certains parlent même de "distribution éblouissante") et le casting des "petits lapins" (ou, si l'on veut, des "petits canards") est très réussi : ces enfants existent, sont attachants et on s'horrifie du sort qui les frappe.
C'est bien raconté, bien mis en scène et photographié, bien joué. Musique suggestive et prégnante. Ambiance particulière, solaire et glauque à la fois ; sentiment de vivre un cauchemar en pleine lumière, aux douze coups de midi.
Bon giallo donc, pas trop outrancier, dément ou gore (sauf à la toute fin) comme ils le sont si souvent, et plutôt bon divertissement.
Par contre, le titre français est emphatique, absurde et tiré par les cheveux ; il aurait pourtant suffi d'adapter le titre original italien (ce qui a été fait en version anglaise : "Don't Torture a Duckling" est bien meilleur et a, lui, un rapport direct et évident avec l'histoire).
Comme on voit, je n'ai mis que "6", mais c'est un bon "6".