L'épicier Léon est un commerçant ambitieux et dynamique. Jusqu'à organiser une loterie hebdomadaire dans sa boutique pour attirer la clientèle. Il s'attire l'hostilité des autres commerçants du village.
Faut-il rattacher le thème au mouvement poujadiste naissant dont le film est contemporain? Pas certain, dans la mesure où la hargne et la virulence des confrères de Monsieur Léon à son encontre traduit une colère de boutiquiers contre un concurrent jugé déloyal mais pas une fronde contre le fisc. Cela précisé, l'intérêt de la comédie n'est pas véritablement historique.
"La loterie du bonheur" -titre passe-partout qui indique mal la nature du sujet- reflète toutefois une certaine mentalité dans le petit commerce en même temps que des moeurs provinciales pittoresques, celles des années 50. Et si le film n'a pas beaucoup d'ambition , il n'est pas sans un charme rétroactif. Il est sans doute plus instructif et savoureux aujourd'hui qu'en 1953.
On devine cependant que le scénario est un peu juste et le réalisateur Jean Gehret intègre une amourette avec la jolie postière dont on voit bien qu'elle est artificielle et de peu de rapport avec le sujet principal.