En 1900, George Albert Smith fait faire un grand bond au cinéma. C’est un anglais appartenant à l’Ecole de Brighton qui regroupait des cinéastes anglais indépendants cherchant à faire avancer la manière de réaliser des films.
Georges Albert Smith réalise ce court-métrage d’1mn en ne se limitant pas à un seul plan fixe comme c'était le cas jusqu'à présent, mais en alternant vue d'ensemble et gros plans. Il le fait à partir d'une histoire très banale: un enfant papillonne autour de sa grand-mère et joue avec sa loupe en regardant à travers. Le court-métrage alterne la vue d’ensemble où l’on voit la grand-mère avec l’enfant qui joue avec la loupe et la braque en divers sens, et les gros plans où l’on voit ce que l’enfant regarde à travers la loupe : une montre, un oiseau dans sa cage, un chaton dans le panier à couture et en dernier lieu l’œil de la grand-mère tournant dans tous les sens ! Aujourd’hui cela nous paraît naturel, mais à l’époque, il fallait y penser. Cette technique ouvrait de nouvelles perspectives scénaristiques.
Georges Albert Smith réalise également dans ce film les premiers plans subjectifs. Les gros plans montrant au spectateur ce que voit l’enfant dans la loupe.
Comme toutes les nouvelles découvertes cinématographiques de l’époque, l’idée sera vite reprise par les concurrents. C’est ainsi qu’en 1901, Ferdinand Zecca réalise pour Pathé Frères Par le trou de la serrure. L’idée est la même que Grandma’s Reading Glass sauf que cette fois-ci, c’est un domestique qui est mis en scène. Il ne regarde plus à travers une loupe, mais à travers les serrures des portes avant de se faire bastonner après s’être fait surprendre.
Les cinéastes anglais, suivis de Ferdinand Zecca, vont très vite comprendre que cette alternance des prises de vue leur ouvre tout un champ de possibles qu’ils vont s’empresser d’exploiter de multiples manières. Les récits vont se complexifier et s’allonger peu à peu considérablement.
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