Joe, adolescent de 15 ans vit avec sa mère Cat et son père Douglas à New York. Toute la vie de cette riche famille tourne autour de la mère Cat qui est cantatrice célèbre. D'où la richesse de la famille qui occupe une maison avec jardin à Brooklyn avec une bonne. Joe admire sa mère et aime son père. C'est ce dernier qui s'occupe de lui puisque sa mère est toujours absente. Mais le père va mourir subitement. La mère décide d'aller s'installer en Italie et le garçon n'a pas le choix que de lui suivre. Mais l'absence du père se fait ressentir. La mère n'est qu'un être narcissique, et égoiste plus que pervers. Exactement comme la père pianiste dans Sonate d'automne de Bergman. Certes, elle est dans la sensualité, mais pas dans l'amour. Elle est surtout egocentrique. L'egocentrique qu'on retrouve chez les artistes adulés. Adulé par les autres elle est incapable de donner de l'amour elle-même. Son fils en manque d'amour, en manque d'attention va sombrer dans la drogue et pas la meilleure, l'héroïne.
C'est lors d'une fete d'anniversaire qu'elle organise officiellement pour lui - mais on voit qu'en réalité c'est elle qui occupe le centre de l'attention - qu'elle découvre que son fils se drogue.
Elle ne l'a pas aimé, car elle s'aime uniquement elle-même, et un peu trop. De ce manque d'amour frappant, la transition vers la drogue après l'événement déclencheur de la disparition du père et de l'exil forcé, rapide et brutal. La mère va alors tenter d'aimer son fils, mais d'une manière qui ne convient pas à une relation entre mère et fils : incestueuse. Car elle ne sait pas aimer autrement que de manière sensuelle. Cette manière incestueuse d'aimer va se révéler pourtant meilleure que l'indifférence. C'est mieux que rien. Joe va renaitre de cette idylle avec sa mère la Lune et sortir de la drogue. Il va apprendre que Douglas n'était pas son père biologique, bien qu'il l’aimât véritablement comme un père. L'amour véritable perdu crée toujours un manque bien plus grand qu'une absence d'amour ab initio. Son véritable père est un italien. Mais sa mère l'a quitté parce qu'il aimait trop sa mère. Comme tous les italiens me direz-vous ? Peut-être ! Mais lui encore plus. Joe va ainsi découvrir qu'il est comme son père : il aime un peu trop sa mère. Ou en tout cas pas comme il faut. Un film qui nous propose une illustration très imagée du complexe d'Œdipe, parfois un peu caricaturale, mais ça a le mérite d'être clair du début à la fin. Quelques longueurs, mais comme souvent chez Bertolucci la beauté des images éclipse l'ennui. Alors si ce n'est pas encore fait, regardez vite Un thé au Sahara.