A sa sortie, "La Luna" déconcerta critiques et public après la gigantesque fresque politique et engagée qu'avait été "1900" : ici, plus question d'analyse sociale, mais une forêt de symboles et de références psychanalytiques... Ce récit pervers, surgi d'un souvenir confié par Bertolucci à son psychiatre, est sublimé par une mise en scène d'un lyrisme exacerbé, d'une sensualité extraordinaire : les nombreux plans-séquences, les travellings lents et ouatés expriment de manière uniquement émotionnelle des élans passionnels et des "pulsions", et "La Luna" transcende alors aisément son statut réducteur de jeu psychanalytique. [Critique écrite en 1994]