D’une comédie boulevardière à succès de son ami Hugh Herbert, Otto Preminger a tiré une adaptation pour l'écran sympathique, mais mineure dans la riche filmographie du réalisateur de Laura ou de La rivière sans retour. The Moon Is Blue restera tout de même dans l’histoire du cinéma comme un film qui a largement contribué à enterrer le tristement célèbre Code Hays, la Cour suprême des Etats-Unis ayant finalement donné raison au cinéaste qui refusait de supprimer les nombreuses allusions sexuelles, notamment à la virginité, qui émaillent des dialogues pétillants mais qui paraissent aujourd’hui bien gentillets. Cela n’empêche pas le film d’avoir été interdit dans certains Etats, alors que dans d’autres il a fait l’objet de projections différenciées pour les hommes et les femmes. On croit rêver! Avec sa frimousse et sa silhouette à la Audrey Hepburn, Maggie McNamara, dont c’est la première apparition à l’écran (et la seule d’importance), reprend le rôle qu’elle avait déjà tenu à la scène face à un William Holden assez peu à l’aise dans le registre de la comédie. Par contre, David Niven est délicieux dans le rôle d’un riche et vieillissant playboy porté sur la bouteille.