La Machine de François Dupeyron est un film fantastique français sorti en salles en 1994, trois ans donc avant le Volte Face de John Woo. Les deux films sont portés par une même trame assez similaire de changement d'identité même si le traitement reste diamétralement opposé entre le thriller psychologique de Dupeyron et le pur film d'action de John Woo.
La Machine c'est donc l'histoire de Marc Lacroix un psychiatre passionné par le cerveau et les mécanisme de pensées des fous et des psychopathes qui construit en secret dans une maison abandonnée une machine capable de littéralement rentrer dans le cerveau d'un patient. Lorsque le tueur et psychopathe Michel Zyto qui vient d'assassiner plusieurs femme débarque en hôpital psychiatrique Marc Lacroix décide de devenir son médecin et confident . Marc Lacroix décide de tester sa machine sur Michel Zyto mais l'expérience tourne mal et les deux hommes échangent leurs esprits le tueur se retrouvant dans le corps du médecin et inversement. Michel Zyto sous les trait du respectable docteur Lacroix en profites pour s'évader et voler la vie du psychiatre.
La Machine est un thriller assez neutre qui ne propose strictement rien de flamboyant mais rien de honteux ni ridicule non plus. Certes il faut accepter le concept de base un peu bancal et bis du médecin aux allures de savant fou et de son laboratoire secret avec sa machine extraordinaire qui semble fonctionner les soirs d'orages mais le scénario tient la route en dépit de quelques raccourcis et petites invraisemblances. Là ou La Machine commence un peu a grippé et que les rouages craquent c'est dans la construction d'un suspens un peu grossier et d'un affrontement assez plat entre les deux principaux personnages. Si d'un côté Gerard Depardieu est très bon en médecin comme en psychopathe de l'autre Didier Bourdon semble plus falot et effacé surtout lorsqu'il devient le gentil docteur perdu sous les traits de l'assassin. J'espérais un peu plus d'interaction entre les deux personnages, un véritable affrontement et surtout une vraie reconquête d'identité entre un personnages qui doit se fondre pour survivre et un autre qui au contraire doit se révéler pour continuer à exister. Le scénario n'est pas maladroit ni particulièrement mal écrit mais il manque de force, de tension et de suspens glissant même dans ses derniers rebondissements vers une tension bien peu plus artificielle. Il faut dire aussi que le script parfois un peu claudiquant n'est pas vraiment sublimé par la mise en tension d'une mise en scène assez plate et peu inspiré. François Dupeyron est loin de faire monter la pression par l'image, le choix de ses cadres ou le tempo de sa mise en scène qui reste globalement bien trop sage.
La Machine est un petit thriller pas trop désagréable mais avec un peu plus d'huile pimentée dans les rouages narratifs, un tempo plus soutenu et une meilleure conception La Machine en question aurait pu accoucher d'un produit autrement plus attractif et agréable à regarder.