Avec "La machine", production française atypique si on peut dire, François Dupeyron marche sur les plates-bandes d'un genre plus traditionnellement identifié à la série B américaine ou à la série Z italienne. C'est d'ailleurs tout à l'honneur du metteur en scène que d'avoir cette ambition. Malheureusement, si le cinéaste joue volontairement avec les lois du genre fantastique et du thriller, il en supporte aussi tous les lieux communs. Au point que son intrigue se déroule sans surprise ni originalité mais avec beaucoup de maladresses.
Au moyen d'une machine de son invention, un brillant neurologue a malencontreusement échangé son esprit avec celui d'un tueur psychopathe. Ce qui revient à dire qu'ils ont échangé leurs corps. Ainsi, Gérard Depardieu, brave époux et père de famille, est-il saisi des pulsions meurtrières de son patient. Et, bien sûr, à l'inverse, Didier Bourdon devient un gentil.
Dupeyron explore sans subtilité ce procédé fantastique, éventuellement porteur d'une réflexion sur les dangers des manipulations scientifiques ou du dédoublement de la personnalité. Le réalisateur construit un récit poussif et évident qui jamais ne fonctionne parce qu'on ne croit pas aux personnages. Depardieu en psychopathe n'est pas convaincant. La mise en scène est terne, bien loin d'exprimer une vraie atmosphère d'inquiétude ou de terreur. Dès lors, le film est raté.