En 1948, Roberto Rossellini, joyeux drille dans la vie, dit-on, en a plus qu'assez de sa réputation de cinéaste néo-réaliste et s'octroie une petite récréation. Ce sera une farce burlesque, très inspiré de la commedia dell'arte, un conte moral qui illustre avec malice la lutte du bien contre le mal. Le cadre est un petit village de la côte amalfitaine où un photographe découvre qu'il a la possibilité de tuer les mauvaises gens en les photographiant. Mais après avoir liquidé un certain nombre de ses concitoyens, il s'aperçoit que c'est le diable en personne qui lui a donné ce pouvoir. Au final, dans un genre qui convenait plutôt à un Germi ou un Monicelli, La machine à tuer les méchants est une bonne surprise, dans le sens où Rossellini garde son esprit documentaire tout en s'amusant avec un tableau social où le passé fasciste de l'Italie est loin d'avoir disparu. Inachevé, le film fut terminé en 1952 par les assistants du réalisateur. Il a été restauré récemment. C'est la première et unique comédie de Rossellini.