Las Vegas narvalos

Un projet aussi bancal de la part d'Hal Ashby (Harold and Maude, La dernière corvée etc...) a de quoi surprendre. Cette histoire de losers endettés auprès de la mafia new-yorkaise, qui va jouer son va-tout à Vegas, déçoit forcément un peu au regard du casting : Jon Voight est pété de rire du début à la fin sans que l'on comprenne trop pourquoi, Ann Margret n'a ni volonté, ni texte, ni personnage, ni soutien gorge, (elle a au moins un chemisier en soie moulant) et l'excellent Burt Young semble même se demander ce qu'il fout là.

Le film dure 1h45, mais ne propose pas grand-chose d'autre spectateur que d'éprouver une vague sympathie pour ce trio désastreux. Car c'est une bien faible méprise qui permet à Kovac (Jon Voight) & Jerry (Burt Young) de squatter une suite dans un hôtel luxueux de la capitale du jeu. Et le coup que les deux compères préparent avec une légende vieillissante du black jack ne permet pas de maintenir l'intérêt pour cette comédie certes sans prétention, mais pondue sans le moindre effort non plus : une course-poursuite facile dans les coulisses d'un show, une très longue bagarre avec des vigiles, et un affrontement mollasson avec Bernie Gold, le fameux patron de l'hôtel tant redouté qui est en fin de compte plutôt sympa... Reste une ambiance fin 70's appréciable et le plaisir évident que Voight a pris durant le tournage.

On préférera évidemment le California split d'Altman, buddy movie sur fond de parties de cartes de moustachus au verbe haut (l'énorme Elliott Gould cette fois). Une autre comédie potache qui parvient, elle, à atteindre son but. Comme quoi...