J'ai l'impression qu'actuellement, la critique ciné a un peu trop tendance à voir des bonnes surprises partout dans le genre horreur.
C'est une nouvelle fois le cas avec La Main, titre français un peu ridicule qui donnerait presque envie de chanter du Fatal Bazooka featuring Yelle.
Car passée une entame ultra choc, le masqué a dû résister à une première demi-heure d'exposition assez mortelle... Mais dans le mauvais sens du terme, tellement le film est d'abord hanté d'ados idiots accros aux réseaux sociaux, qui se mettent minables en cherchant la grande sensation occulte et en se marrant comme des otaries...
Soit un truc qui rappelle amèrement le concept de Action ou Vérité, d'assez sinistre mémoire il faut l'avouer, tandis que l'idée de se coltiner autant de têtes à claques dans une métaphore balourde de l'addiction aurait tendance à faire sortir de la salle.
Jusqu'à cette scène de mini possession, qui s'empare de l'innocence (et de la bêtise) du plus jeune du groupe pour mieux le maltraiter et lui faire mal, tendance bien méchant, sadique et sauvage. Un moment révulsant et sidérant au cours duquel La Main semble murmurer à l'oreille du spectateur que maintenant, on ne joue plus.
Ainsi, en une scène, l'oeuvre provoque le malaise qui ne quittera plus jamais l'écran. Permettant ainsi de ne jamais s'expliquer sur le pourquoi du comment de cette main embaumée, pour préférer les visions angoissantes d'une héroïne rongée par la perte et son sentiment de culpabilité.
Et La Main de révéler enfin tout son potentiel, portée par son actrice principale qui se détache avec facilité de ses coreligionnaires fadasses.
Et La Main d'aller ensuite jusqu'au bout de ce qu'il propose, en étalant à l'écran, outre le sang que le spectateur est venu évidemment chercher, une encre noire et désespérée jusqu'au générique final en refusant de remonter à la source de la malédiction.
Cette main représente donc une sorte d'exutoire ultime de l'âge bête mis en scène, qui permettrait presque de faire un peu mieux passer la première demi-heure pénible, mais surtout de parler de la thématique sensible de l'euthanasie, qui prolonge le malaise du film d'une réalité tangible qui l'est tout autant.
De quoi donc quand même se distinguer, malgré certaines maladresses marquées, par une ambiance poisseuse et une violence aussi frontale que spectaculaire.
Behind_the_Mask, qui ne donnera plus jamais de coup de main.