Crooked House est le parfait "whodunnit" joliment adapté à l'écran. De très beaux décors, une superbe demeure, une belle photographie, de beaux costumes, des dialogues bien écrits, et des personnages retors qui ont tous une motivation de se débarrasser de la victime.
Le petit plaisir supplémentaire est que les dialogues et le jeu avec les codes du genre peuvent permettre au spectateur de se prendre lui aussi pour un détective et de deviner l'identité du coupable avant la fin (ou du moins d'en avoir l'intuition). C'est tout de même l'un des attraits de ce type d'histoires, quand elles sont bien écrites.
On peut donc être rassuré, tout est là. La présence de Christina Hendricks fait figure de beau cadeau, et celle de Glenn Close apporte le surcroît de charisme nécessaire. Les deux actrices, d'un autre côté, mettent peut-être en relief une faiblesse du film : Christina Hendricks se retrouve à nouveau dans le rôle cliché de la femme superficielle, un brin cruche, comme si les réalisateurs n'arrivaient pas à dépasser le stade du fantasme à son égard ou lui donner un rôle plus sérieux que complaisant. Glenn Close, elle, éclipse le reste de la distribution, un peu pâle. Le protagoniste (Max Irons) s'en sort avec les honneurs, mais les autres ne prennent pas trop la lumière.
Mais le plaisir demeure. Et le film pourrait être idéalement associé à une soirée cosy en automne, avec petit feu de cheminée et whisky (ou brandy) à déguster.