Le métalleux Rob Zombie s'essaie pour la première fois au long métrage, et tel un Tarantino de l'horreur, casse la tendance hypocrite des films d'horreur aseptisés et numérisés à outrance de la fin des années 90 en rendant hommage aux films d'exploitation des années 70, Massacre à la tronçonneuse (1974) et La Colline a des yeux (1977) en tête, par un film d'horreur bien crado, burlesque et jouissif.
Les deux couples de victimes (dont le très bon Rainn Wilson aperçu dans Juno et Erin Daniels, qui se révèlera ensuite dans la série Elles alias The L Word) ne sont pour Zombie que de la chair à canon bien pratique. Tout comme Tarantino, Zombie préfère ses méchants, la famille Firefly (Lucioles en français), tous des tronches improbables très bien grimés.
Ils font subir les pires tourments à ces opportunistes de passage dans un cirque grandiloquent et grand-guignolesque. Usant d'un second degré salvateur, Rob Zombie redonne au film d'horreur ses lettres de noblesse en faisant de ses tueurs frappadingues des purs produits d'une société en état avancé de déliquescence qui les a généré. Ce sont des dé-générés au premier sens du terme, et non pas des sadiques lambdas gratuits. La Maison des 1000 morts est un film brouillon, bordélique, mais qui dans sa forme comme dans son propos, reste d'une intégrité tout ce qu'il y a de rock'n'roll. On en redemande.