La Maison des damnés par Sophia

Typiquement le film gothique anglais de maison hantée. On retrouve la patte du réalisateur des Chapeau Melon et Botte de Cuir dans ce film à l'ambiance feutrée, gothique et sombre très anglaise des années 70. L'histoire est assez simple, une équipe de médium et physiciens habitués à travaillé sur des phénomènes surnaturels est envoyé pour tenter de "nettoyer" la fameuse maison des damnées réputée pour ses fantômes particulièrement vindicatif et bien décidé à emporté le moindre visiteur dans leurs ténèbres. Si l'idée de base est assez simple, se basant essentiellement sur l'opposition entre le rationnel des scientifiques (qui cependant croient en ces phénomènes oui, c'est un peu bizarre mais dans l'ambiance du film ça passe très bien) et la sensibilité des médiums (très avancée cette sensibilité d'ailleurs), le scénariste a l'intelligence d'utilisé au maximum des peurs, névroses et points faibles de chacun des personnages.

La jeune médium est confronté à son désir de "sauver" les âmes damnées hantant les lieux, et va rapidement se retrouvé lié à un fantôme en particulier, dont le lien va jusqu'à tourner à un jeu de séduction malsain qui n'est pas sans rappeler d'autres grands films du genre. Le scientifique qui mène la mission quand à lui est confronté à de multiples phénomènes surnaturels qu'il n'aura de cesse de tenter de rationalisé quitte à s'opposer totalement aux médiums et offrirent quelques séquences basées sur la paranoïa et la peur de l'étrange assez subtiles. Le seul survivant de la précédente mission dans la "maison des damnés" quand à se voit confronté au cauchemar de revivre lentement et inexorablement la perte de ses compagnons et pourtant il semble être le seul en mesure de lutter contre la maison et ses fantômes. Enfin la femme du scientifique, personnage qui n'est que peu développé joue le rôle de la femme digne et élégante qui peu à peu va laisser ses penchants pervers se développer bien malgré elle. Une palette de personnage donc, qui en se découvrant confronté à leurs peurs, et névroses nous offre des scènes drôle, parfois étrange, touchante et souvent effrayante.

On retrouve dans ce film tout les outils d'un bon vieux film de fantôme: séance de spiritisme, création d'ectoplasme, découverte d'ossements, petites scènes de frayeurs avec des poltergeists et bien sûr le bon vieux manoir aux fenêtres murés, aux passages secrets, avec la cave aux chaînes accrochés aux murs en passant par les chambres résolument gothiques. Le film se révèle particulièrement ambiance, mais par trop classique. Sans doute cela aurait été un vrai plaisir de le découvrir à l'époque, mais aujourd'hui le genre est trop balisé pour que ce petit film sorte du lot. Le réalisateur tombe dans le piège de faire du gothique et du film de fantôme, et n'arrive pas à nous élevé au-delà de sa banale histoire. Dommage, mais c'est quand même un bon film pour les amateurs du genre.