L’introduction n’invite guère à l’optimisme : intrigue resserrée, nombre de personnages très limité et entrée en matière académique. On se dit que le résultat risque de manquer de ressorts dramatiques mais il conduit, au contraire, son réalisateur à s’intéresser vraiment à ses personnages et à proposer une intrigue qui est un vrai mystère. Bien entendu, on est loin de la réussite de La Maison du diable, dont il fait, en quelque sorte, figure de variation, mais le style « So British » de l’ensemble emporte l’adhésion. On n’est pas chez la Hammer, où la dimension poétique est absente, mais le jeu des couleurs en est une évidente citation. Techniquement, c’est propre et très abouti avec de superbes plans qui font référence au cinéma baroque de cette période.
Évidemment, qui vient au XXIe siècle chercher ici un moment d’angoisse sera déçu. La peur, ce n’est pas ce qui compte, mais plutôt l’atmosphère générale. Il faut donc oublier que la même l’année, de l’autre côté de l’Atlantique, sortait L’Exorciste. Les deux récits n’ont aucun lien et la façon d’approcher le sujet sont aux antipodes. On a rendez-vous avec ce film avec des archétypes, certes caricaturaux, mais qui permettent de raconter une histoire sur plusieurs niveaux de lectures. Entre celle qui sent, celui qui sait et celui qui ressent, trois mondes s’opposent. En cela, le film est également un témoin de son temps sur les croyances. Les quatre acteurs font vraiment le job et rendent leurs personnages tout à fait crédibles. Cela manque de subtilité, certes, mais c’est diablement efficace.
On regrettera que la fin du film soit trop terne. La révélation finale peine à convaincre et le sort réservé aux différents protagonistes est rapidement expédié. C’est un des points noirs très regrettable de ce film, certes mené à un train de sénateur et alourdi de nombreuses séquences très dialoguées, mais vraiment prenant. Cependant, il s’agit d’un film d’atmosphère et, en ce sens-là, il est plutôt à ranger dans la série des réussites