L'ancêtre qui frappe dans les murs
Je n'ai pas l'habitude de constater l'obsolescence technique dans un film - surtout que celui-ci est d'une forme plus qu'acceptable, il a une véritable identité. Mais force de constater que le genre de l'épouvante nécessite une technique plus pointue pour nous effrayer aujourd'hui. En l'occurrence, La maison du diable (hors qualité de jeu et de script), c'est l'ancêtre de Paranormal Activity. Pour certains, la comparaison va être abusive mais la réalité est que le temps porte un coup à certains genres : ce serait bien de le constater enfin.
Et plus spécifiquement, dans l'épouvante, le son n'est pas un détail technique ; c'est le fondement, celui qui survient sans le voir venir.
J'avais trouvé que Paranormal Activity avait un travail sur le son qui était très intéressant et flagrant en salle de cinéma. Alors, sans doute que la comparaison semble inapproprié, mais le résultat est que "La maison du diable" n'épouvante pas... et un jour sans doute, Paranormal Activity ne fera plus sursauter car il y aura d'autres techniques, d'autres codes qui seront passés par là (les voix intérieures d'Eléonore, la musique cuivrée, au secours !). Par contre, chapeau pour la scène de la porte (les grincements, c'est toujours éternel).
Autrement dit, la raison pour laquelle ce classique des classiques a été créé est amputé de son intention. Cela lui est très dommageable. Il nous reste ainsi ce sentiment d'appétit agréable de manger du pop corn devant un film d'épouvante vintage et affreusement calibré (comme Paranormal Activity sur ce point tiens !)
Sinon, je veux bien discuter plutôt que de me prendre des râteaux.