Je me souviens du bruit qu'avait causé cette confrontation entre deux générations de Fonda, arbitrée par une Hepburn de légende, à l'époque de sa sortie. Jane était l'égérie de cette curieuse mode de sauter en l'air devant sa télé sur des rythmes endiablés, dans des tenues flashy, tandis que son vieux père symbolisait un certain âge d'or du cinéma américain. Il s'était dit que leurs relations avaient été tout sauf simples et que ce film était une façon d'écrire à deux un nouveau chapitre de leur histoire qui, sans effacer les tensions passées, enterrait la hache de guerre grâce à un projet commun et devait les laisser apaisés tous deux. Bien sûr, j'avais donc déjà vu ce film sanctionné par des Oscars, mais il y avait plusieurs décennies et le revoir a été un véritable plaisir. Les deux vétérans de Hollywood, même centenaires, étaient de rutilantes Rolls de la comédie. Au point que la sculpturale Jane fait pâle figure en face d'eux, qui cabotinent avec énormément de grâce et de justesse. Malgré tout, l'histoire reste touchante et a conservé sa fraîcheur et son acuité, à l'heure où la population des pays dits développés a pris un gros coup de vieux et où les problématiques associées à ce vieillissement se font cruellement sentir autour de nous. Bref, un classique qui mérite d'être vu et revu.