La Maison près du cimetière par Sophia
La Maison près du Cimetière est l'un des fulci les plus poétiques et les plus beaux qu'il m'est été donné de voir. Il y a une maîtrise de l'horreur, de chaque plan, du gore, de la mise en scène, et de la composition élevée à un point qu'il est rare de trouver dans le cinéma qu'il soit de genre ou non d'ailleurs. Fulci m'avait déjà fait éprouver ça dans Frayeur, mais là il va plus loin. La séquence où une visiteur pénètre dans la maison et se fait tuer est tout simplement magnifique. Il y a une sorte de perversion dans l'exploitation et la dilatation du temps dont fait preuve Fulci à cet instant, mais aussi dans la beauté qu'il donne à son actrice qui semblait horriblement passable en entrant dans la maison, et une fois que la mort la rejoint, l'attrape, on peut même sentir son souffle de vie s'échapper de son corps, la beauté devient évidente, le sang s'écoulant a quelque chose de sacré et l'on retient son souffle, émerveillé par tant de beauté. Tout est dit dans cette séquence, je pourrais vous en conter cent autres (enfin peut-être pas) où l'on retrouve cette magnificience de la mort, cette mise en scène de la beauté dans la fin, qui se mêle d'ailleurs assez bien avec la narration de l'histoire, toujours en deux couches, le passé et le présent se mêlant pour nous offrir une fin troublante. Du scénario, je sais pas s'il est spécialement intéressant d'en parler, comme avec la plupart des Giallo, on sent bien que l'histoire est surfaite, pleine de rebondissement attendus, dont on s'en fiche d'ailleurs, et le dénoument ne surprend généralement personne. Là où l'on est troublé c'est à la fin, une fin très mélancolique comme la majeur parti du film. J'ai noté une chose qui m'étonne d'ailleurs: c'est à quel point les acteurs mâle ont quelque chose physiquement de repoussant, pas qu'ils soient moches comme des poux mais il y a quelque chose de bizarre dans leur physique, alors que les femmes ont toutes quelque chose de magnifique qui devient carrément sublime dans la mort. Et le méchant? Ah quel apothéose quand il apparaît, quelle beauté dans l'apparence du grand méchant, il y a quelque chose qui tient du conte de fée dans cette apparition.