C'est en lisant le roman de John LeCarré que j'ai eu l'envie de voir le film qui en est l'adaptation. Phénomène étrange : parfois, avec certains romans, je fuis le film (comme Le Parfum, ou La Route, par exemple). Parfois, j'ai envie de la voir, si possible dans la foulée.
La conclusion, autant la livrer tout de suite : l'adaptation est fidèle. tellement fidèle que, pour un résumé de l'histoire, je vous renvoie à ma critique du roman : http://www.senscritique.com/livre/La_maison_Russie/critique/31259022
A quelques détails près, le scénario du film respecte le roman (parmi ces détails, il y a le surnom de l'informateur : Goethe dans le roman, Dante dans le film. Pourquoi ce remplacement d'un géant germanique par un géant italien ? Les dieux scénaristiques seuls le savent).
La chronologie du film est assez particulière : les scènes d'espionnage sont courtes et rapides (trop parfois : le scénario tente de ne perdre aucune information vraiment importante du film, mais c'est présenté tellement vite que je ne sais pas si le spectateur retient bien les subtilités de la chose ; l'aspect "critique cynique des politiques gouvernementales de chaque côté du Rideau de Fer" est bien présenté mais court le risque de paraître secondaire, vu la précipitation que met le cinéaste à s'en débarrasser).
A l'inverse, le rythme ralentit et le cinéaste prend tout son temps quand il s'agit de l'histoire d'amour entre Barley et Katia.

Personnage complexe, débordant de ressources insoupçonnées, à la fois intelligent, cynique, naïf, sentimental, obéissant et rebelle, Barley est le personnage central. En avoir confié le rôle à Sean Connery est l'idée de génie du film. Il y est absolument prodigieux. Son sourire en coin et son air faussement guindé parviennent à dessiner un Barley fascinant. Et, au détour d'un regard, d'un geste, d'une hésitation parfois, on comprend que l'acteur donne une profondeur à son personnage.
A ses côtés, on a quelques grands noms fort bien employés également, dont un Roy Scheider savoureux. Par contre, j'ai trouvé que Michelle Pfeiffer n'était pas à la hauteur du rôle. Le couple Connery-Pfeiffer est bancal, et même la beauté de l'actrice est étouffée (ce qui peut être volontaire, d'ailleurs).
Un bon film, fidèle au roman jusque dans ses défauts, souffrant de baisses de rythme et d'un trop-plein de bavardages parfois.
SanFelice
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le 28 mars 2014

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SanFelice

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