Motivée par le succès de ses relectures des grands monstres de la littérature immortalisés par les classiques de la Universal, la Hammer s'attaquait en 1959 à une autre grande figure de l'épouvante, la momie, ancrée dans la mémoire collective sous les traits de Boris Karloff grâce au film de Karl Freund sorti en 1932.
Retrouvant ses légendaires têtes d'affiches que sont Peter Cushing et Christopher Lee, le cinéaste Terence Fisher propose une histoire somme toute classique à base de malédiction et de profanation, lui permettant ainsi de confronter les croyances ancestrales à un pragmatisme tout britannique, tout en pointant du doigt la tendance des occidentaux à se croire les maîtres du monde en pillant tout ce qu'ils peuvent sous un prétexte scientifique.
Comme beaucoup de productions du genre, The Mummy reste un long-métrage extrêmement bavard et redondant dans ses dialogues, peinant à meubler son intrigue le temps d'ouvrir les hostilités. Une menace qui prend les traits de Christopher Lee, imposant dans un rôle physique et extrêmement difficile, le comédien devant faire passer les émotions de son personnage uniquement par le biais de son regard et de sa gestuelle. Face à lui, Peter Cushing déborde de classe, comme à son habitude, même si son rôle est loin d'être mémorable.
Etonnamment romantique, The Mummy conserve un charme certain grâce à la poésie lugubre qui émane de ses décors et au travail sur la couleur, élément généralement mis en valeur par la Hammer. Une bande horrifique tout à fait honorable même si elle reste mineure dans le catalogue et pourra paraître désuète aujourd'hui.