Alors qu’il est dans sa plus grande période créative, Lucio Fulci se prend les pieds dans le tapis avec cette réalisation qui lorgne clairement du côté de La Malédiction de la vallée de roi. On peut cependant penser que cette première sortie de route significative n’est pas que de son fait. En cause, principalement, un producteur qui a décidé de couper les vannes pendant le tournage, rendant la mission des artistes totalement impossible. Le début du film (tourné alors qu’il bénéficiait d’une enveloppe suffisante) est ainsi un leurre. Scènes égyptiennes abouties et mystérieuses qui plongent le spectateur dans l’ambiance avant de basculer sur la partie new-yorkaise qui semble avoir été pensée pour la télévision. Le film ne résiste évidemment pas à ce grand écart facial qui le fait tomber de dix étages au bout d’un quart d’heure.
Incapable de repenser son scénario et d’adapter le ton de son œuvre aux coupes budgétaires qui lui sont imposées, Lucio Fulci s’obstine à créer un climat de terreur avec des effets spéciaux de bas étage et des interprétations approximatives. Il enquille ainsi des scènes étranges sans explication dont la laideur formelle empêche tout émerveillement. Dans un script brouillon où on comprend mal les liens entre les différents événements, les envolées lyriques et macabres habituelles du réalisateur tombent à plat et sombrent à plusieurs reprises dans le grotesque et le ridicule.
Il en résulte un film raté qui effleure un sujet intéressant mais qu'il n’a pas les moyens d’exploiter avec poésie. L’écart entre l’ambition et le résultat est abyssal. Ce sera le début de la fin du cinéma de Lucio Fulci qui enchaînera de nombreux navets, à l’image du cinéma d’exploitation italien qui n’aura plus les moyens financiers de ses ambitions artistiques.
3,5