Critique de La Marche de l'Empereur par Engagé-Guignol
je maintiens qu'avec deux ou trois autochtones avec des harpons et des crocs de bouchers, le film aurait gagné en intensité dramatique
le 4 juil. 2010
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Paysages grandioses de l'Antarctique, musique immersive d'Emilie Simon, retranscrivant féeriquement la magie et le danger de ce monde de glace, la caméra se rapproche des Manchots...
Et là, ça passe ou ça casse, le manchot parle. Même si on adhère par la suite, ça perturbe durant quelques minutes. Ensuite soit on n'arrive pas à s'y faire et dans ce cas l'ensemble du film est gâché, soit on s'y fait et on se laisse porter par cette narration audacieuse.
On ne peut pas parler "d'humanisation" des manchots, leurs "pensées" retranscrites par des voix certes humaines, collent bien à leur situation, somme toute basique. On est bien dans une logique de survie et d'attente (Quand est-ce qu'elle rentre avec du poisson ? Danger pour l'œuf avec cette fichue tempête, etc). On pardonne l'idée d'amour dans le couple. Peut être est-ce le cas après tout, la fidélité des manchots ferait pâlir tous les cocus de la planète.
On débouche au final sur un très beau film, poétique et touchant, qui évite d'être un énième documentaire (ce que les étasuniens s'empresseront de faire avec ce film, supprimant musique et narration...) pour être une simple histoire de vie sur un continent inhospitalier.
Et vraiment, magnifique musique (Le fait que je sois désespéramment amoureux d'Emilie Simon n'altère en rien mon jugement).
Mise à jour : Je peux comprendre qu'on n'adhère pas aux voix offs incarnant les manchots, mais je vais malgré tout en remettre une couche sur le sujet.La marche de l'empereur est un film, pas d'un documentaire animalier. L'ambition artistique de ce film est d'immerger le spectateur au plus profond d'émotions animales. Le seul procédé possible était de leur donner la parole. C'est certes maladroit, mais aucun autre processus n'était possible, à moins de laisser l'humain interpréter les images avec sa vision d'homo erectus, forcément différente de celle d'un volatile incapable de voler.
Aux pays de l'oncle Sam ils ont entièrement refait le film. Pas de voix de off incarnant les manchots ; pas de musique d'Emilie Simon non plus (ultime sacrilège). Juste un commentateur expliquant pas à pas le processus de reproduction des manchots.
En gros, main basse sur ces prodigieux rushs venus tout droit d'Antarctique, poubelle l'ambition artistique, poubelle la musique électro-acoustique, reformatage pour documentaire animalier bien sage (qui a parfaitement fait fonctionner la machine à cash. Plus gros succès d'un film français aux US, devant le 5ème élément. Ce sont les acteurs français qui font la gueule...).
Ce qui est intéressant avec ces voix off, c'est que leur propos ne dérive pas vers l'anthropomorphisme (le moins possible du moins). Ce sont des termes posés sur un ressenti concret, certes supposé, des manchots. Les voix se répondent de manière instinctive, se répètent en harmonie... Il y a un gros travail pour retranscrire la force d'un couple de manchots, fidèles et solidaires dans leur instinct de reproduction allant à contre courant de toute logique : aller se paumer au pire endroit du monde pour se reproduire, dans les pires conditions climatiques possibles.
C'eut été infiniment plus simple de faire un documentaire. La version documentaire a mieux marché que la version originelle dédiée au marché français. Qu'importe, profitons un peu de films qui sortent des sentiers battus.
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le 22 oct. 2011
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