Une étrange expérience que ce La Marginale, une comédie française qui aurait dû rouler toute seule, mais qui a surtout été le festival de l'antipathie pour le personnage principal qui tire la tronche tout le film et râle péniblement (Capitaine Marleau version XXL), et dont les "gags" sont des constantes agressions verbales sur l'handicapé qui se laisse gentiment beugler dessus... On peut évidemment rire de tout, mais pas n'importe comment, et pour nous le fait que l'handicapé ne se rebiffe jamais, se laisse bousculer sans arrêt, que ce dénigrement à sens unique soit le cœur comique de l’œuvre, est un réel problème. On n'a pas décoché un sourire et on s'est demandé quand le personnage principal (infect) allait prendre la monnaie de sa pièce (réponse : jamais), et ce n'est pas la justification tardive de son attitude agressive (liée à un choc émotionnel) qui calmera le jeu, car cette pirouette scénaristique arrive très tard, comme pour se défausser de son comportement ("Vous voyez, ce n'est pas sa faute, elle est perdue émotionnellement."... Et ? Ce n'est pas ce qu'on demande : on veut que le personnage secondaire évolue et s'affirme). On termine La Marginale en ayant l'impression de n'avoir pas de cœur (l'histoire de l'héroïne est vraiment en retard sur le récit, aussi triste soit-elle), et pas d'humour (pourtant, ils sont nombreux, les films vraiment drôles mettant en scène des personnes handicapées... Tout n'est question que de méthode). Ce road-trip n'a rien eu de drôle ni divertissant pour nous, on a voyagé non pas avec La Marginale, mais avec L'Infernale.