Encore plus débile que ce que vous imaginez, Sloterhouse n'est pas seulement un film d'attaque de paresseux sadique contre les ados d'une sororité de campus américain (ce qui était déjà un synopsis qu'on ne croise pas tous les quatre matins), non. Slotherhouse voit plus loin, plus grand, plus WTF. Le paresseux surfe sur le Net, fait des selfies, conduit une voiture, fait du kung-fu, du combat de griffes contre katana, joue à "un, deux, trois, soleil !" avec sa victime, bref... Le film parfait pour une soirée entre potes. Le principal bémol à cette comédie horrifique, c'est l'omniprésence des réseaux sociaux qui gangrènent l'écran visuellement (tout le temps une notification qui bouffe l'écran, et qui nous coupe dans le récit) et arrange vraiment trop l'intrigue (toute la présentation des personnage est faite par des "murs" qui apparaissent avec les infos "qui resserviront pour plus tard", c'est un peu facile et pas très esthétique). Les actrices en font des caisses, ce qui tantôt amuse, tantôt agace (selon votre patience), et la peluche du paresseux est peu fignolée (idem, on rigole d'abord, puis on se lasse). Et on regrette aussi que le film abandonne si vite le côté "lent" de l'animal, si drôle dans la première scène de meurtre, pour ne plus assumer son parti-pris intenable (il ne fallait pas prendre cette bestiole, si c'était pour la faire aller vite, passé le premier meurtre...). Mais dans l'ensemble, Slotherhouse se donne du mal dans sa folie pure, dans son lâcher-prise quant à tout ce que sa bestiole peut faire, aime beaucoup se ridiculiser jusqu'au non-sens total (le selfie, ça nous a achevé), alors on ne passe pas un mauvais moment, surtout si on a un groupe de potes (en-dehors d'une fraternité/sororité, apparemment ça attire les synopsis de films d'horreur...) qui ont le (bon) goût de la déconne. A l'image de cette affiche très régressive et bête (on adore), le paresseux sadique qui se la joue Freddy Krueger est le genre de films WTF et audacieux qu'on aime croiser.