Bon. Je suis partagé.
J'ai sincèrement apprécié ce film, d'autant que je ne connaissais pas totalement son intrigue, je n'avais lu qu'une partie du synopsis. Pitch interessant, la première partie est intrigante, surtout avec la vue qu'on pouvait avoir de l'enfant criminel dans les années 50. L’interprétation de Patty McCormack est tout à fait convaincante, même si je ne crois pas un seul instant qu'elle ait 8 ans comme le dit le film, elle fait plus (après vérification elle en avait 10, presque 11), mais bon. J'ai passé une première moitié de film très agréable.
Problème... la dernière heure. Déjà oui, le film dure plus de 2 heures et il y a quelques longueurs ci et là, ainsi que quelques scènes répétitives (comme, entre autres, le retour de la mère ivre chez les Penmark, franchement ça fait doublon). Ça passe peut-être au théâtre, moins ici.
Bien qu'il soit explicité que l'hérédité n'a rien à voir avec les pulsions de Rhoda, on a le sentiment que le film voulait quand même absolument avoir une raison, et nous donne ça comme porte de sortie sans totalement l'assumer. Une gamine ne peut pas être mauvaise juste parce que. Non, faut qu'on lui ait refilé de quelque manière que ce soit.
Je fermerai les yeux sur quelques scènes moins fines (appuyées par une musique parfois grandiloquente) car c'est encore difficile aujourd'hui, dans les films où les enfants sont méchants, de ne pas les rendre carrément diaboliques jusqu'à la caricature, alors à l'époque... Mais je note quand même que la mère semble découvrir qui est sa gamine pratiquement du jour au lendemain.
En passant, le moment où la voisine tend les somnifères et les vitamines à la mère rend terriblement évident ce qu'il va se passer ensuite.
La dernière scène pouvait être choquante pour le public de l'époque, et ça se sent quand même que le petit épilogue avec la présentation de la distribution souriante, est là pour essayer de la dédramatiser. Mais soit, on peut comprendre qu'à l'époque du Code Hays, le "dosage" ait été manifestement compliqué. J'ai passé un bon moment, mais je suis gêné aux entournures... tout en reconnaissant que tout film étant un des premiers à s'aventurer aussi loin dans un sujet touchy, risque, surtout à une époque très censurée, d'avoir des petites fautes de goûts.