Alessandra Celesia nous entraîne avec elle au coeur d’un voyage aussi surprenant que poétique, sorte de fable contemporaine où la détresse cherche à côtoyer le miracle.
Tout a commencé par un accident, celui de Tito, le chat de la réalisatrice, tombé du 8ème étage et qui s’est retrouvé paraplégique. Elle aurait pu faire comme bon nombre de propriétaires de félins, le piquer. Il en sera autrement, après avoir découvert une association de paralysés français ("Neurogel en Marche") qui travaille depuis longtemps sur la régénération de la moelle épinière. Ces derniers, accompagnés d’une poignée de paralysés, se rendent en Chine pour effectuer un essai clinique et ils ont accepté d’emmener dans leurs bagages, la réalisatrice et Tito, pour que ce dernier puisse lui aussi participer à l’aventure clinique.
Et nous voilà embarqués dans cette incroyable histoire, mêlant science et ésotérisme, pour suivre le cheminement de ces individus qui ont tous pour point commun de vouloir retrouver l’usage de leur mobilité pleine et entière, grâce à une expérimentation médicale.
La Mécanique des choses (2023) détonne (de par son côté expérimental) et séduit à la fois, de par sa mise en scène qui oscille entre le docu et la fiction, un tournage au long cours (étalé sur plusieurs années) où l’on découvre cette surprenante épopée avec une réalisatrice très investie (elle se laisse filmer chez sa psy pendant ses séances de EMDR, faisant remonter à la surface un accident de la route qu’elle a eu quelques années auparavant, ainsi qu’un trauma d’enfance).
S’il séduit dans la forme, ça n’est pas toujours le cas dans le fond et on comprend assez vite qu’en fin de compte, le film se veut surtout cathartique, voir thérapeutique pour la réalisatrice, ce qui nous laisse sur notre faim lorsque l’on repense aux patients français partis en Chine pour l’expérimentation médicale (est-ce qu’ils s’en sortent ? L’essai clinique a-t-il porté ses fruits ?).
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