En 2002 sortait La Mémoire dans la peau, un film renouant avec le genre d'espionnage autre que James Bond, plus réaliste, plus rythmé et surtout mieux écrit, enterrant les précédentes productions pour servir quelque chose de beaucoup plus moderne. Réalisé par l'improbable Doug Liman (Swingers, Go), le long-métrage met en scène Matt Damon dans la peau de cet amnésique expert en auto-défense, polyglotte et doué en tout, analysant tout ce qui l'entoure et prompt à s'échapper de n'importe quelle situation.
Le scénario, à la fois fidèle au roman original de Robert Ludlum (qui a par ailleurs bien inspiré la série de bandes dessinées "XIII") mais aussi inédit, réserve son lot de rebondissements inattendus, de cascades mémorables et de scènes d'anthologie, le tout avec un style et une justesse des plus maitrisés. Le rythme haletant et le montage haché du metteur en scène anglais nous maintient éveillé pendant les deux heures sans jamais s'ennuyer une seule minute. Nous retiendrons également des scènes mémorables telles que des combats rapprochés sanglants, une échappée spectaculaire depuis l'ambassade américaine de Zurich ou encore une course-poursuite en Mini Cooper dans les rues bondées de Paris.
Le film est porté par une multitude d'acteurs aussi doués que convaincants, entrant immédiatement dans la peau de leurs personnages respectifs, apportant nettement un réalisme à l'interprétation. Le casting, trié à la sélecte, nous dévoile une palette de talents comme Chris Cooper (American Beauty), la belle allemande Franka Potente (la révélation de Cours Lola cours), le vétéran Brian Cox ou encore Clive Owen dans son premier rôle marquant. Le long-métrage est donc une excellente adaptation du roman de Ludlum mais aussi une franche réussite nerveuse, agréable et indéniablement attractive. Aujourd'hui encore, La Mémoire dans la peau reste une référence en matière de films d'espionnage et un spectacle passionnant bourré d'action.