Premier film de la saga Jason Bourne au cinéma, La mémoire dans la peau nous plonge immédiatement en plein mystère avec la découverte d’un corps inerte à la surface de l’eau (Matt Damon) par des pêcheurs italiens, sur fond d’une musique déjà haletante.
Soigné avec sollicitude, le héros qui n’a pas encore de nom dispose pour seules informations du nom d’une banque de Zurich est d’un numéro de compte. Arrivé en Suisse, il trouve dans le coffre des pièces d’identité révélant un nom, Jason Bourne, et une adresse, le 104, rue du Jardin à Paris (le 104, rue Kléber en réalité). Le film monte en intensité lorsque Bourne révèle le deuxième compartiment du coffre : il renferme de nombreuses liasses de billets, plusieurs passeports portant sa photo mais différents patronymes, ainsi qu’une arme à feu. La récupération de ces objets marque le début d’une chasse à l’homme qui constituera toute l’intrigue du film. Traqué par la CIA, Jason Bourne s’efforcera de retrouver son passé.
Contrairement à de nombreux James Bond, le film sait prendre son temps, alterner les scènes d’action avec les moments de suspens, en intégrant même des passages assez « contemplatifs ». Les courts répits dont disposent Jason Bourne et sa compagne Marie ne relâchent en rien la tension, bien au contraire. Plutôt que d’étourdir le spectateur par des rebondissements continuels, le réalisateur Doug Liman le laisse souffler pour donner plus de valeur aux affrontements et poursuites musclés.
Bien qu’exceptionnellement doué, Jason Bourne n’est pas un cyborg sans émotion ni faiblesses. Il se paye même le luxe de piquer un somme, le nez contre une portière. Un héros d’espionnage qui dort... C’est assez rare pour être souligné.
Malgré un cadrage dynamique, caméra à l’épaule, le film permet de profiter du paysage entre deux bagarres. C’est notamment l’occasion de revoir le Paris du début des années 2000 avec ses cabines France Télécom et le magnifique décor des bords de Seine.
Film de genre bâti pour le divertissement, La mémoire dans la peau se distingue par sa parfaite maîtrise du rythme et le charme que dégagera toujours une vieille Mini.