La première fois qu'on le voit, La mémoire dans la peau est une énorme baffe assénée par un cinéma à gros budget présent sur un terrain où on ne l'attend pas. Intelligent et musclé à la fois, ce premier exemplaire de la trilogie Bourne est comme regarder un Taxi (ahah...) pour lequel on ne culpabiliserait pas. A la deuxième séance, quelques grosses ficelles scénaristiques et de mise en scène ne font plus illusion, mais l'impression de voir un brillant dépoussiérage des James Bond force le respect. Cette impression est renforcée par le lieu de l'intrigue : la douce France ; pas vraiment habituée à voir une superproduction débarquer dans sa capitale et quelques villes de sa province. Egalement habité par une BO plaisante et distinguée, La mémoire se place bien loin de ses cousins du cinéma d'action classique, en mettant des étoiles plein les yeux en lieu et place des explosions habituellement logées plein les mirettes.