Ode aux moustachus à queue de mulet
Au fond, tout au fond de la merditude des choses à "trouduc' les ois" il y a un petit blond avec un air triste, un vélo cassé et une famille de ratés. Famille aux gros oncles musclés pas bien fins, au père au coude bien en l'air et à la petite grand-mère comme une sainte. On sent que là-dedans, ça hume la transpiration et la bière renversée sur le tapis. On entend bien les éclats de voix, les bagarres et les gros rires. C'est un monde tout pourri, mais qui tient debout malgré tout. Qui se serre les coudes, même dans la bêtise. Surtout dans la bêtise.
Et c'est un drame d'être triste de ne pas se sentir heureux dans ce trou, de vouloir arriver à l'heure à l'école ou de devoir défendre un père alcoolique contre monts et marées. C'est terrible d'aimer ce trou qui pue et d'essayer d'y vivre coûte que coûte. C'est affreux d'essayer tout seul de s'arracher à ceux qui nous aiment très mal, à 13 ans.
La misère comico-tragique, tout près de chez vous. D'une brutalité touchante.