Bon. Les acteurs sont relativement bons, la photo est sympa, ainsi que les décors. Et puis, putain, un bordel de trou de cul de cambrousse fleurant bon l’ivresse et les partouzes consanguines dans le garage à Bébert ou devant Des chiffres et des lettres, le tout sur fond d’histoire de zombies mineurs, y avait du potentiel. Sérieux.

C’est con, parce qu’on nage dans le grand n’importe quoi. Les clichés s’accumulent, les personnages grotesques aussi (La Spack est très bien et fort à propos, mais quelqu’un peut m’expliquer ce que c’est que ces fuckin bikers ???) mais surtout, ce sont les invraisemblables accrocs du scénario qui vous labourent les chairs jusqu’à vous laisser recroquevillé, masse informe et pantelante gémissant « rendez-moi mon cerveau » en crachant des bulles de sang. La Spack survit à un coup de fusil à pompe, pépouze (à moins que la Déquenne n’ait fait que tirer à côté, super subtil, tellement réaliste) et tord des barreaux à mains nues, tranquille, mais tu comprends, elle a fait du catch dans sa jeunesse, c’est sûr, ça aide. Si vous voulez faire nawak, les mecs, okay, mais vendez-nous la sœur de l’Undertaker, pas une paysanne arthritique finie à l’urine de grand-père mon papa, merci (et je balance cette horreur avec respect pour une Moreau qui joue le rôle avec un talent indéniable !) Pourquoi, mais POURQUOI, Déquenne redevient pote en 5 secondes et sans explication avec Biolay après que celui-ci l’a séquestrée et torturée des jours durant ? Pourquoi ce con de flic les laisse se casser alors même qu’il sait ce qui s’est tramé dans cette cave ? Mais POURQUOI, sur ces entrefaites, Biolay et Déquenne se barrent rejoindre les bikers, mais quelle raison peut-il bien y avoir à cela ??? Pourquoi cette révélation mystique à la con « oh, ma Déquenne, les créatures t’ont choisie, tu es l’élue », cliché qui ne débouche sur absolument rien ??? Mais pourquoi, quoi, pourquoi-quoi-quoi-quoi-quoiiii ?????

Je ne parle même pas des raccords de scène foireux (Monsieur Nahon se fout des baguettes dans les oreilles pendant que la demoiselle se fait torturer à quelques kilomètres de là, wahousuperlolilolquoi), des punchlines type « je vais repeindre mon sol avec le jus de tes couilles », « Si tu sors ta bite, j’te terrasse avec mes sacs à phalanges » (approximative, cette dernière) « J’veux enculer le petit [Biolay] – c’est une manie chez vous », amusantes après coup peut-être mais cruellement déplacées et qui vous sortent du film en moins de temps qu’il n’en faut à Gégé-le-Russe pour vider une boutanche.

Ah, aussi, le flashback, c’est sympa hein, mais les gus en ont délivré l’une des plus pitoyables illustrations imaginables. Plutôt que laisser une scène de 5 minutes se dérouler normalement, pourquoi faire une vieille ellipse H-5mn – H0 en passant immédiatement le flashback – qui plus est, pour appuyer un rebondissement tout pourri ? Mais QUI vous a laissé PENSER que ce pourrait être une BONNE idée ?????

Comme si ça ne suffisait pas, le film est très lent. Bon, okay, c’est un procédé, on fait monter la tension et toi tu te garrotes les bijoux de famille pour ne pas qu’ils déversent leur or fondu dans le slibard. C’est bien beau sauf qu’on ne ressent ici jamais ne serait-ce qu’un brin de tension (et pourtant je suis une chialeuse qui sursaute au moindre effet, c’est vous dire…)

Le pire, c’est qu’on n’est même pas dans le nanar, car j’ai peine à croire qu’on puisse s’esclaffer devant un tel objet, à part très ponctuellement si on est sensible à l’humour trashouille, ignominieusement discriminant vis-à-vis de notre campagne adorée, et qu’on se fait des films tout seul.

Et le double final est une idée intéressante qui m’a rappelé The Descent. Mais là où celui du second est bien amené, celui de La Meute est plombé par son collage foireux et totalement irréaliste (sympa de nous rejouer la scène du début avec Charlotte remplaçant la Spack, mais comment y croire, bordel, quand on a vu le Biolay caner 10mn avant ?)

Alors oui, il y a de l’idée, de la référence, deux-trois trucs à sauver. Mais même avec les meilleures intentions du monde, on ne fait pas nécessairement un bon film – l’autre option étant qu’il s’agisse d’un bon vieux foutage de gueule, mais je ne souscris pas vraiment à cette hypothèse. Et c’est dommage, parce que vu le pitch, j’eusse voulu qu’il en allât autrement, voyez-vous.
mysticm0nkey
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le 9 mai 2013

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